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Les discussions diplomatiques de haut niveau entre les États-Unis et la Russie, tenues récemment en Arabie saoudite, suscitent des inquiétudes parmi les responsables ukrainiens. Selon un haut représentant de l’Ukraine, ces pourparlers n’engendreront pas une paix durable, mais risquent plutôt d’encourager l’appétit de Vladimir Poutine envers l’ex-république soviétique.
Un climat de méfiance
Lors de cette rencontre, à laquelle Kiev n’a pas été conviée, l’official a souligné que cela pourrait renforcer la confiance de Poutine, le convaincant qu’il peut gagner cette guerre d’invasion contre l’Ukraine, lancée en 2022. Ce retour aux face-à-face entre Washington et Moscou rappelle à l’Ukraine l’accord de paix de Minsk II, signé en 2015, qui avait pour but de mettre fin à l’agression russe dans le Donbass, mais qui, selon de nombreux experts, a finalement conduit à une escalade du conflit.
Les erreurs passées refont surface
Ce traité de paix, loin d’apporter une solution, a permis à la Russie de maintenir son influence dans l’est de l’Ukraine sans mécanismes concrets pour une mise en œuvre efficace de la paix. Erika Simpson, présidente de l’Association canadienne de recherche sur la paix, affirme que l’impunité dont a bénéficié le Kremlin pour ses violations du droit international a renforcé sa position. Pour aller de l’avant, il est crucial que la Russie soit tenue responsable de ses actions et que des réparations soient envisagées.
Des accusations enflamment le débat
Parallèlement, le président américain a mis en cause l’Ukraine dans le déclenchement de la guerre, insinuant que Volodymyr Zelensky n’avait pas agi pour l’éviter. Ce discours, qui résonne avec la propagande russe, a été amplifié par des attaques visant à dépeindre le président ukrainien comme un « dictateur sans élections ». En réalité, Zelensky bénéficie d’un soutien de 57 % parmi les Ukrainiens, malgré la situation actuelle marquée par la guerre et la loi martiale.
Les leçons de Minsk II
L’Institut for the Study of War (ISW) rappelle que l’accord de Minsk II a permis à la Russie de se poser en médiateur dans un conflit qu’elle a elle-même engendré et prolongé. Le format de discussion utilisé à l’époque a contribué à présenter l’Ukraine comme un acteur négatif, ce qui a permis au Kremlin d’attaquer la souveraineté ukrainienne au fil des ans. Ces erreurs ne doivent pas être répétées dans les nouvelles discussions de paix.
Vers une nouvelle tentative de paix
Face aux récents développements, plusieurs pays européens, sous la direction d’Emmanuel Macron, ont tenté de relancer un processus de paix en Ukraine. Dans une série de sommets, ils ont discuté des moyens d’éviter que l’histoire ne se répète. Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a souligné que l’issue de cette guerre aura un impact significatif sur la sécurité de l’Europe pour les générations futures.
Un avenir incertain
Les discussions qui se déroulent sans la participation de l’Ukraine risquent de créer une dynamique déséquilibrée, susceptible de nuire aux intérêts de ce pays et à son droit à la souveraineté. Les observateurs avertissent qu’un véritable accord de paix doit inclure toutes les parties concernées et ne pas absoudre la Russie de ses responsabilités.