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Le gouvernement du Nicaragua a annoncé, jeudi 27 février, son retrait du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU). Cette décision fait suite à un rapport d’experts mandatés par l’ONU, qui accusent le pays d’une répression systématique et de la suppression de l’État de droit.
Annonce de retrait
Rosario Murillo, co-présidente du Nicaragua aux côtés de son époux, le président Daniel Ortega, a déclaré à des médias proches du pouvoir : *« Le Nicaragua communique sa décision souveraine et irrévocable de se retirer du Conseil des droits de l’homme et de toute activité liée à ce Conseil et à tous ses mécanismes satellites »*. Ce retrait intervient après l’adoption en novembre dernier d’une réforme constitutionnelle qui est entrée en vigueur le 18 février, renforçant encore le contrôle du couple présidentiel sur le pays.
Réforme constitutionnelle contestée
Le rapport d’experts publié récemment met en lumière les conséquences de cette réforme, affirmant qu’elle porte atteinte à l’État de droit en éliminant *« le peu qui restait des contrôles et des équilibres institutionnels, en créant un exécutif de co-présidents »*. En effet, cette modification a réduit le pouvoir judiciaire, législatif et électoral à de simples *« organes »* devant être *« coordonnés »* par la présidence.
Répression et critique internationale
Ariela Peralta, membre du groupe d’experts, a commenté cette situation en déclarant : *« Nous assistons à la répression méthodique de tous ceux qui osent contester »*, décrivant le régime comme un *« gouvernement en guerre contre son propre peuple »*.
Le président Ortega, ancien guérillero de 79 ans, est au pouvoir depuis 2007 après avoir déjà dirigé le pays dans les années 1980. Lors de son retour au pouvoir, il a été accusé par les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique latine d’avoir instauré une autocratie avec sa femme, Rosario Murillo, âgée de 73 ans.
Contexte de la répression
Depuis les manifestations d’avril 2018, considérées par le gouvernement comme une tentative de coup d’État parrainée par Washington, le contrôle sur la société nicaraguayenne s’est intensifié. Ces manifestations, qui ont entraîné la mort de plus de 300 personnes, ont impliqué l’armée, la police et des paramilitaires, selon le groupe d’experts.
Rosario Murillo a également critiqué le groupe d’experts en indiquant que *« le soi-disant groupe d’experts, le bureau du Haut-Commissariat et le Conseil des droits de l’homme sont devenus une caisse de résonance pour ceux qui ont attenté à la paix et à la tranquillité »*. Elle a dénoncé des *« mécanismes irrespectueux »* ainsi que des *« abus contre la souveraineté, l’égalité des États, la dignité des peuples »*.