Home ActualitéTensions croissantes entre la France et l’Algérie : accords en jeu

Tensions croissantes entre la France et l’Algérie : accords en jeu

by Sara
France, Algérie

Les tensions entre la France et l’Algérie se sont intensifiées ces derniers mois, suscitant des inquiétudes au sein des gouvernements des deux pays. Mercredi, lors d’une réunion du comité interministériel de contrôle de l’immigration (Cici), François Bayrou, le chef du gouvernement français, a exprimé sa volonté de « réexaminer la totalité des accords » qui lient Paris à Alger, évoquant une période de quatre à six semaines pour ce processus. Ces accords, signés en 1968, encadrent les relations entre les deux nations.

François Bayrou lors de sa prise de parole à l'occasion du comité interministériel de contrôle de l’immigration (Cici), mercredi 26 février.

Un climat inflammable

Cette escalade s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes entre la France et l’Algérie. Parmi les facteurs aggravants, on trouve la reconnaissance par les autorités françaises de la marocanité du Sahara occidental, l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal, ainsi que des incidents impliquant des influenceurs algériens. Récemment, une attaque au couteau à Mulhouse, perpétrée par un ressortissant algérien, a également contribué à cette tension. L’assaillant avait été refusé à dix reprises par les autorités algériennes en raison d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), ce qui a été jugé « inacceptable » par le Premier ministre.

Réexaminer ou dénoncer les accords de 1968

Les accords de 1968, qui régulent la circulation et le séjour des ressortissants algériens en France, leur confèrent un statut particulier, leur permettant de bénéficier de certificats de résidence sans carte de séjour. À l’origine, ces accords avaient été instaurés pour faciliter l’immigration de travailleurs algériens en France et améliorer les relations bilatérales. François Bayrou a précisé que si les négociations n’aboutissaient pas, la dénonciation des accords pourrait devenir la seule issue possible.

Un processus d’évaluation complexe

Le processus de réexamen des accords ne doit pas être confondu avec une révision formelle. Un réexamen consiste à évaluer la pertinence des accords en vigueur, sans nécessairement entraîner des modifications. En revanche, une révision implique des changements explicites et juridiques aux dispositions en place, nécessitant l’accord des deux parties. Historiquement, plusieurs révisions ont eu lieu depuis 1968, mais le climat actuel rend toute nouvelle révision difficile à envisager.

Conséquences potentielles d’une remise en cause

La remise en cause des accords pourrait avoir des répercussions significatives. Elle pourrait amener à une suspension ou une annulation des obligations existantes, mais une telle approche pourrait également alimenter les tensions entre les deux nations. L’Algérie pourrait contester cette démarche, ce qui pourrait déboucher sur des conflits juridiques et des sanctions. Par conséquent, toute décision de la France de dénoncer les accords de 1968 devrait être soigneusement pesée.

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source:https://www.lepoint.fr/politique/accords-entre-la-france-et-l-algerie-ce-que-peut-faire-paris-28-02-2025-2583520_20.php

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