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Israël et les Druzes en Syrie : Des intentions douteuses
Dans un article publié par le journal Haaretz, Ksenia Svetlova, ancienne députée de la Knesset israélienne, a examiné la position de Tel Aviv sur les événements récents survenus vendredi dernier dans la ville de Jarmana, proche de la capitale syrienne, Damas.
Les déclarations d’Israël sur la protection des Druzes
Svetlova a mis en lumière les déclarations récentes d’Israël concernant la protection de la communauté druze en Syrie, en particulier dans la banlieue de Jarmana, suite à la chute du régime de Bachar al-Assad. Le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Israel Katz, ont promis, samedi soir, d’intervenir militairement « si le régime s’en prend aux Druzes de la banlieue de Jarmana, au sud-est de Damas ».
Une intervention militaire justifiée ?
L’article de Haaretz soulève la question de savoir si Netanyahu cherche, à travers cette déclaration, une excuse pour déclencher une opération militaire en Syrie. cherche-t-il à inciter les Druzes de Syrie à demander l’aide de l’armée israélienne ?
Le retour au calme à Jarmana
Le calme semble progressivement revenir à Jarmana, après des heures de tensions sécuritaires survenues vendredi dernier dans cette ville, qui abrite une majorité druze, ainsi que des chrétiens, des sunnites et des alaouites. Ces tensions étaient entre des forces locales se désignant sous le nom de « Bouclier de Jarmana » et l’administration de la sécurité publique, suite à un différend personnel ayant conduit à la mort d’un membre des forces de sécurité.
Les doutes sur la nécessité d’aide israélienne
Svetlova s’interroge dans son analyse sur la réelle volonté des Druzes de solliciter ou de nécessiter l’aide israélienne, soulignant que Jarmana est une communauté mixte où les forces locales semblent capables de maintenir l’ordre sans intervention extérieure. Elle suggère que les motivations de Netanyahu pourraient ne pas être liées à la protection des Druzes, mais plutôt à justifier la présence militaire israélienne près de Damas, ce qui pourrait garantir des gains stratégiques.
Les implications de la protection israélienne
La directrice exécutive de l’organisation régionale pour la paix, l’économie et la sécurité (ROPES) compare les propos de Netanyahu à ceux de la Russie justifiant son intervention en Ukraine. Elle avertit que ce type de « protection » pourrait nuire aux Druzes plutôt que de les défendre, créant une fracture entre eux et le reste des Syriens, qui pourraient se méfier des intentions soudaines de Netanyahu de protéger cette communauté, et craindre une division de la Syrie.
Les risques d’une isolation des Druzes
Le texte met en garde contre le fait que de telles manœuvres risquent d’isoler les Druzes en Syrie et d’exacerber les tensions avec le nouveau gouvernement syrien, qui n’a pas encore réagi de manière significative aux actions israéliennes. De plus, cela ne servirait pas les intérêts d’Israël. Dans un contexte où la Syrie tente de panser ses blessures passées et de surmonter ses difficultés économiques, elle sera contrainte de se concentrer à nouveau sur les violations de sa souveraineté par Israël.
Les objectifs stratégiques d’Israël
Svetlova émet également des hypothèses sur les objectifs stratégiques plus larges d’Israël, y compris une possible coordination avec la Russie pour préserver l’influence des deux pays en Syrie. Elle conclut que l’approche d’Israël pourrait susciter l’hostilité, nuire à la stabilité régionale et compromettre ses intérêts sécuritaires.