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Création d’une Commission pour le Fleuve Nil : Accord de 6 Pays
Après des années de dialogue et d’efforts de coordination entre les pays membres de l’« Initiative du Bassin du Nil », la création de la commission dédiée à la gestion du fleuve est devenue une réalité, malgré les objections exprimées par l’Égypte et le Soudan.
Six pays sur onze ont approuvé la création de cette commission : l’Éthiopie, le Rwanda, la Tanzanie, l’Ouganda, le Burundi, et le Soudan du Sud, dont le parlement a récemment ratifié l’accord d’Entebbe.
La nouvelle commission sera responsable de la gestion durable et équitable des ressources en eau du bassin du Nil. Elle servira également de cadre légal en cas de différends et de conflits entre les États membres.
Lors de la célébration annuelle de la Journée du Nil, qui s’est tenue à Addis-Abeba le 22 février dernier et à laquelle ont participé des ministres des pays du bassin, la nécessité d’accélérer les travaux de la commission a été au centre des discussions, avec la participation du ministre éthiopien des Affaires étrangères, Taye Atske Selassie.
Le président éthiopien a souligné que les pays du bassin du Nil doivent rester déterminés à établir une commission permanente pour le fleuve, afin de créer un cadre institutionnel capable de résoudre les conflits et de planifier stratégiquement la gestion des eaux communes.
Objections et Tensions
Selon Kalist Tendemo Jaya, président du comité consultatif technique du bassin du Nil, la commission est entrée en vigueur le 13 octobre 2024, après que six pays sur onze aient ratifié sa création. Cependant, il prévoit que la situation actuelle persistera pendant deux ans en raison des engagements et des contrats avec des entreprises de développement qui soutiennent l’exploitation des eaux.
Le président du comité s’attend à ce que cette période soit suffisante pour convaincre les pays qui n’ont pas signé la création de la commission, à savoir l’Égypte, le Soudan, la République Démocratique du Congo, l’Ouganda, et le Rwanda.
Le Caire et Khartoum se sont fermement opposés à la nouvelle entité, la jugeant contraire aux principes du droit international, selon un communiqué publié en octobre 2024. Ils estiment que la commission émergente ne représente en aucun cas le bassin du Nil et demandent un retour au dialogue et à la coordination entre tous les membres jusqu’à ce qu’un consensus satisfaisant soit atteint.
Le représentant spécial de l’Allemagne, qui représente les partenaires de développement travaillant avec l’Initiative du Bassin du Nil, a déclaré que l’exploitation des eaux ne devrait pas être une source de tension entre les parties. Il a ajouté que les partenaires soutiendront le développement tant que le principe du consensus est respecté entre les membres, et a appelé à poursuivre les consultations pour résoudre les problèmes en suspens entre les pays du bassin.
Impact Potentiel de la Commission
Le sujet de la commission a été la raison du report du deuxième sommet des chefs d’État du bassin du Nil en Ouganda en 2017. L’Égypte a salué la décision du président ougandais Yoweri Museveni de reporter la réunion des présidents, la considérant comme une volonté forte de dialogue entre les parties intéressées dans l’exploitation du fleuve.
La création de la commission pour le bassin du Nil pourrait intensifier les tensions entre l’Éthiopie d’une part, et l’Égypte et le Soudan d’autre part, ces derniers considérant que le barrage de la Renaissance éthiopienne constitue une menace pour leurs partages d’eau, surtout en l’absence d’un accord sur le mécanisme de fonctionnement du barrage.