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La question de savoir si le monde serait plus pacifique avec davantage de femmes au pouvoir suscite des débats. Bien que des dirigeantes aient parfois été perçues comme plus agressives que leurs homologues masculins, il est prouvé que l’augmentation du pouvoir féminin contribue à des sociétés plus paisibles. Voici comment ces deux réalités peuvent coexister.
Une montée des conflits
Ces dernières années, le monde a semblé de plus en plus dangereux, avec une augmentation des conflits. Des guerres en Ukraine, en Israël, à Gaza et au Soudan, un constat émerge : ces conflits sont principalement menés par des hommes. Actuellement, seulement 13 des 193 pays ont des dirigeantes féminines, selon les données d’octobre 2024.
L’ancien président américain Barack Obama a affirmé que si plus de femmes occupaient des postes de pouvoir, il y aurait « moins de guerres, les enfants seraient mieux pris en charge et les niveaux de vie s’amélioreraient. » Cette perspective est partagée par Mary Robinson, ancienne présidente irlandaise, qui estime qu’une plus grande présence féminine au sommet est « nécessaire » pour parvenir à un monde plus pacifique.
La pression d’être forte
Un examen des dirigeantes historiques suggère que certaines femmes leaders ont été tout aussi enclines à initier des conflits que les hommes. Christopher Blair, professeur de politique à l’université de Princeton, évoque la nécessité pour les femmes de jouer le rôle de « Dames de Fer » pour surmonter les stéréotypes de genre qui les présentent comme pacifistes et moins compétentes en matière de sécurité nationale.
Des figures comme Margaret Thatcher et Hillary Clinton, qui ont pris des décisions militaires difficiles, illustrent cette dynamique. Dans un monde de plus en plus masculin, les femmes ressentent une pression croissante pour adopter des stéréotypes masculins en matière de leadership.
Les différences individuelles
Angela Saini, auteure de « Patriarchs: How Men Came to Rule », souligne que les femmes ne reproduisent pas simplement l’agressivité masculine ; elles peuvent elles-mêmes être agressives. Des exemples historiques comme Indira Gandhi, qui a instauré l’état d’urgence en Inde, et la reine guerrière Rani de Jhansi sont révélateurs de cette capacité.
Saini pose la question : « Quelles femmes avez-vous en tête ? » Elle met en garde contre la vision d’un monde dirigé par des femmes comme Thatcher ou Liz Truss, qu’elle considère peu enviable.
Un changement nécessaire
Le nombre limité de femmes leaders rend difficile une comparaison véritable avec les hommes. Cependant, seuls un tiers des pays membres de l’ONU ont déjà eu une femme à leur tête. Pour qu’un monde dominé par des femmes devienne réalité, des changements sociétaux radicaux seraient nécessaires, selon la psychologue Cordelia Fine.
Le pouvoir au-delà du leadership
Il est prouvé que donner du pouvoir aux femmes sous d’autres formes contribue à pacifier les sociétés. Mary Robinson souligne que « le leadership féminin ne se limite pas à avoir des femmes ‘au pouvoir’. » Des études montrent qu’une plus grande implication féminine dans les processus de paix, au parlement ou lors des élections mène à des sociétés plus stables et pacifiques.
Des pays comme la Nouvelle-Zélande, qui se classe parmi les meilleurs au monde en matière d’égalité des sexes, ont vu des dirigeants comme Jacinda Ardern adopter un modèle de leadership distinct de celui de leurs homologues plus agressifs.