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Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a récemment annoncé la suspension du programme d’accès des détenus aux tablettes numériques non connectées à Internet. Cette décision fait suite à des détournements signalés par des prisonniers sur les réseaux sociaux.
Suspension du programme
Gérald Darmanin a demandé à l’administration pénitentiaire de geler le programme en attendant les résultats d’un audit sur les dysfonctionnements, dont les conclusions devraient être rendues dans un délai de 15 jours. Actuellement, le déploiement des tablettes, qui a déjà coûté 60 millions d’euros sur les 125 millions initialement prévus, est suspendu.
Objectifs initiaux du programme
Le programme, lancé en 2018 par Nicole Belloubet, visait à réduire la fracture numérique et à améliorer la réinsertion des détenus. Il permettait aux détenus de réaliser diverses tâches, comme commander des produits de cantine, réserver des livres, gérer les plannings de parloirs, ou encore rédiger des courriers. Ces fonctionnalités avaient également pour but de diminuer la charge de travail des surveillants.
Détournements signalés
Cependant, il a été découvert qu’au moins un détenu a réussi à accéder à Internet, défiant ainsi les restrictions du programme. Ce détenu a partagé sur les réseaux sociaux une offre pour vendre un tutoriel à 50 euros permettant d’accéder au web, y compris pour visionner des clips de musique et des films.
Un utilisateur, se moquant de la situation, a qualifié ce détournement de « plus grosse erreur » que la prison pouvait commettre.
Réactions et critiques
Le syndicat FO Justice a exprimé sa colère, affirmant que ce programme, censé favoriser la réinsertion, s’est transformé en une faille de sécurité. Un responsable de la sécurité des établissements pénitentiaires a néanmoins précisé que pour avoir accès à Internet, les détenus devaient déjà posséder une carte SIM, indiquant que le problème de sécurité existait avant l’introduction des tablettes.
Problème des téléphones portables
Le ministre a également souligné que le nombre de téléphones portables dans les prisons était si élevé qu’il avait annoncé son intention de « nettoyer les prisons » de ces appareils, en mettant en place des opérations similaires à celles menées contre le trafic de drogue.
Soutien initial du programme
Malgré ces critiques, le programme avait reçu un certain soutien de la part des professionnels. En juillet 2019, Damien Pellen, secrétaire du syndicat national des directeurs pénitentiaires, avait salué l’extension du programme à 25 000 cellules, arguant qu’une meilleure modernisation était nécessaire pour aider les détenus dans leurs démarches de réinsertion, souvent effectuées en ligne.