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Une récente escalade de violence en Syrie met en lumière la nécessité d’éviter que des « forces sombres » ne prennent le contrôle du pays déjà en difficulté, a déclaré Omar Alghabra, nouvel envoyé spécial du Canada pour la Syrie.
Les déclarations d’Omar Alghabra
Omar Alghabra, nommé à ce poste le mois dernier, a fait ces remarques lors d’une apparition dans l’émission *The West Block* animée par Mercedes Stevenson. En tant qu’envoyé spécial, il rend compte au Premier ministre Justin Trudeau et à la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly.
Il a souligné que le retrait des militants soutenus par la Russie et l’Iran après la chute du régime Assad, ainsi que les affrontements entre les intérêts concurrents, démontrent l’importance d’une surveillance étroite de la situation en Syrie.
Une violence tragique
« Ce week-end, nous avons été témoins d’une violence inouïe, dont de nombreux civils ont fait les frais », a-t-il déclaré. Alghabra a précisé que c’est précisément pour cette raison que le monde doit s’engager afin d’éviter que des forces sombres ne prennent le contrôle de la Syrie et ne nuisent aux Syriens et à la région.
Au cours des derniers jours, des affrontements entre les forces de sécurité du gouvernement syrien et les partisans de l’ancien président Bashar al-Assad, ainsi que des représailles qui ont suivi, ont causé la mort de plus de 1 000 personnes, dont 750 civils, en Syrie. D’autres victimes incluent 125 membres des forces de sécurité du gouvernement et 148 militants de groupes armés affiliés à l’ancien dictateur.
Un appel à la responsabilité
« Après la chute du régime Assad, il est clair que l’Iran et la Russie ont reculé. Nous devons nous assurer que toute influence externe négative, qui ne profite pas à la région ou au peuple syrien, est rejetée par le gouvernement syrien et la société civile », a ajouté Alghabra.
Alghabra a également révélé qu’il avait rencontré, avec Joly, le nouveau ministre des Affaires étrangères syrien lors d’une conférence à Paris il y a deux semaines, à laquelle assistaient de nombreux dirigeants politiques européens et du Moyen-Orient. « Nous avons discuté de leur vision pour la Syrie. J’entends beaucoup de bonnes intentions, d’un engagement pour une Syrie inclusive et basée sur la société civile », a-t-il déclaré.
Vers une démocratie syrienne
Selon l’envoyé spécial, le Canada doit s’assurer que la Syrie ne manque pas cette occasion d’accéder à la démocratie. « La meilleure façon de le faire est de leur donner une chance », a-t-il précisé, suggérant d’ajuster et d’assouplir certaines sanctions contre la Syrie tout en tenant le nouveau gouvernement responsable de ses résultats.
Alghabra a insisté sur le fait que le Canada et d’autres nations peuvent également offrir un soutien supplémentaire, notamment en aidant la société civile à construire une gouvernance et une démocratie. « Je crois fermement en la capacité du peuple syrien », a-t-il ajouté, tout en exprimant des doutes quant à la nouvelle administration.
Un lien spécial entre le Canada et la Syrie
Originaire d’Arabie Saoudite, Alghabra a souligné le lien particulier que le Canada entretient avec la Syrie, après avoir accueilli plus de 100 000 réfugiés fuyant la guerre civile. « Des dizaines de milliers de familles canadiennes ont ouvert leurs portes et leurs cœurs aux familles syriennes échappant à la violence », a-t-il dit.
« Les Syriens se sont intégrés au Canada, devenant des professionnels, des médecins, des infirmiers et des travailleurs qualifiés. Ce lien spécial entre le Canada et la Syrie alimente notre désir d’aider », a-t-il ajouté.
Initiatives canadiennes pour un avenir meilleur
Alghabra a affirmé que le Canada collabore avec ses partenaires internationaux et ses alliés locaux pour mener une multitude d’initiatives, notamment des études constitutionnelles, le développement d’un cadre de gouvernance publique et l’organisation d’élections pour sélectionner les membres d’un nouveau gouvernement. « Tout cela reste à faire, et nous veillons à ce que cela soit fait dans l’intérêt du peuple syrien », a-t-il conclu.