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À Genève, le trafic de viande connaît une croissance alarmante, orchestrée par des réseaux de contrebande de plus en plus professionnels. La justice a récemment condamné deux individus impliqués dans ce commerce illégal.
Fraude à la frontière
La contrebande de viande ne se limite pas à des particuliers dépassant les quotas autorisés, mais s’étend à des opérations massives contrevenant aux lois fiscales, sanitaires et de protection des animaux. L’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF) a révélé que 208 tonnes de viande ont été illégalement importées en Suisse.
Une centaine de tonnes passent la frontière
En 2023, Genève a été identifiée comme un point névralgique du trafic, avec environ 100 tonnes importées clandestinement. Les trafiquants, souvent organisés en structures complexes, achètent des viandes en France pour les revendre en Suisse sans déclaration.
Jean-Claude Duvoisin, chef suppléant des poursuites pénales à l’OFDF, souligne que ces trafiquants sont des professionnels capables de manipuler des volumes considérables.
Des mules payées au kilo
Le réseau utilise des mules qui, comme dans d’autres formes de trafic, sont rémunérées pour chaque livraison. Une récente opération a permis d’interpeller un passeur, conduisant à la condamnation de deux trafiquants responsables de l’importation de 723 kilos de bœuf.
Ces individus, âgés de 51 et 42 ans, avaient chargé la viande chez un grossiste à Annemasse pour la transporter à Genève, sans déclaration. L’organisation est décrite comme « parfaitement structurée » par l’OFDF.
Tromperie pour le consommateur
Les consommateurs, qu’ils soient particuliers ou professionnels, se retrouvent souvent piégés par des fausses sociétés qui blanchissent la viande en produisant de faux documents. Jean-Claude Duvoisin met en garde contre cette fraude qui nuit aux producteurs locaux et à la sécurité alimentaire.
Conditions de transport inacceptables
Les conditions de transport de ces viandes sont souvent déplorables, certaines étant stockées dans des sacs-poubelles. Les inspecteurs du Service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV) constatent régulièrement des violations des normes de sécurité sanitaire.
Punition et justice
Les peines varient selon la gravité de l’infraction. Pour les cas moins graves, les infractions peuvent être sanctionnées par des amendes, tandis que les véritables trafiquants risquent jusqu’à un an de prison et des expulsions.
Récemment, deux individus ont été jugés pour avoir importé plus de 39 000 kilos de viande entre 2016 et 2019, entraînant des amendes significatives et des peines de prison avec sursis.