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Les fromages français se retrouvent au cœur des préoccupations alors que les tensions commerciales avec les États-Unis risquent de s’intensifier. Après les vins et champagnes, qui font face à une menace de droits de douane de 200 % annoncée par le président américain Donald Trump, la filière fromagère redoute une hausse de 25 % des taxes, en sus des 10 % déjà en vigueur.
Les craintes des producteurs laitiers
Brie, emmental et autres produits laitiers français pourraient bientôt subir les conséquences de droits de douane accrus. En 2024, la France a exporté pour 342 millions d’euros de produits laitiers vers les États-Unis, dont deux tiers étaient des fromages, soit environ 25 000 tonnes par an. Parmi eux, le brie représente à lui seul 48 millions d’euros.
François-Xavier Huard, PDG de la Fédération nationale de l’industrie laitière (Fnil), souligne que les produits à haute valeur ajoutée, tels que les AOP hors lait cru, sont particulièrement concernés, le lait cru étant quasiment interdit à l’importation aux États-Unis.
Une augmentation des exportations en danger
Le secteur des produits laitiers représente la deuxième catégorie de produits agroalimentaires exportés vers les États-Unis, bien que leur valeur soit inférieure à celle des vins et spiritueux, qui atteignent 3,8 milliards d’euros. Selon Huard, ce marché stratégique a doublé en dix ans, mais les producteurs craignent de se retrouver pris dans les conflits commerciaux.
Les droits de douane actuels à 10 % pourraient donc augmenter, exacerbant une situation déjà fragile. Les exportations de produits laitiers avaient subi une forte baisse en 2019, avec des pertes estimées à 14 millions d’euros lorsque des droits de douane de 25 % avaient été appliqués.
Les conséquences pour les consommateurs et les producteurs
La visibilité sur la situation reste limitée, les annonces se résumant à quelques messages sur les réseaux sociaux. Les consommateurs américains, notamment ceux qui achètent du brie ou de la mimolette d’Isigny, pourraient être prêts à payer quelques dollars de plus. En revanche, pour les produits moins haut de gamme, la concurrence avec d’autres marchés, comme celui du beurre néo-zélandais, pourrait mettre en péril la position des fromages français.
Huard avertit que la réciprocité des droits de douane sur les fromages américains n’aurait que peu d’impact, étant donné les faibles volumes exportés par les États-Unis vers l’Europe.
Des enjeux globaux pour le secteur laitier
Avec des marchés en tension, notamment en Chine et en Algérie, qui représentent ensemble environ un milliard d’euros d’exportations, la situation demeure préoccupante. La réunion prochaine de l’European Dairy Association à Bruxelles pourrait être cruciale pour anticiper les décisions concernant les droits de douane.
Les producteurs français doivent donc rester vigilants afin de protéger leurs intérêts face aux incertitudes commerciales croissantes.