Table of Contents
Face aux choix récents des États-Unis, l’Europe doit construire un avenir raisonné et partagé. Patrick Pélata, président de l’Académie des technologies, met en lumière les défis auxquels l’Europe est confrontée en raison des décisions américaines.
Un tableau alarmant
Depuis le 20 janvier, le gouvernement des États-Unis concrétise et accentue des tendances préoccupantes. Cela inclut des entraves au développement des sciences de l’atmosphère, de l’océan et du climat, ainsi que l’effacement de données scientifiques et le déni des faits établis, y compris dans le domaine médical. Le financement de programmes de recherche dans des agences essentielles telles que NOAA, NASA, et USAid a été supprimé, compromettant des efforts vitaux pour le climat et la santé mondiale.
Par ailleurs, le refus de signer la déclaration commune pour un numérique inclusif et durable lors du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle soulève des questions quant aux intentions américaines.
Menaces sur la régulation numérique
Lors de la Conférence de Munich sur la Sécurité, un discours a révélé la volonté américaine de contrôler le numérique en Europe et d’accéder aux données personnelles. Ce discours a également attaqué le « Digital Service Act », un cadre crucial pour lutter contre la désinformation et les *deepfakes* sur les réseaux sociaux. Ces décisions cachent souvent des intérêts privés et tentent d’invalider des résultats scientifiques contraires aux orientations du gouvernement fédéral.
Renforcer l’autonomie stratégique de l’Europe
Les conséquences de ces choix sont lourdes pour la planète, mais également pour la France et l’Europe. La compétition économique, technologique et industrielle menée par la Chine et les États-Unis souligne l’urgence pour l’Union européenne de renforcer son autonomie stratégique. La France doit jouer un rôle clé, se positionnant à l’avant-garde de la transition énergétique, de la décarbonation et de la souveraineté industrielle, notamment dans des secteurs critiques comme la santé et les technologies associées.
Protéger les citoyens dans le domaine numérique
Il est impératif de protéger les citoyens contre la désinformation, la manipulation, et les cyberattaques. L’Europe doit privilégier le développement d’une intelligence artificielle et d’un numérique sécurisés. Pour cela, il est essentiel de maîtriser les technologies clés, comme le cloud et les microprocesseurs, afin de réduire la dépendance industrielle.
Défendre les normes de protection des données
Une autre condition pour l’autonomie stratégique européenne est la défense du Règlement général sur la protection des données (RGPD). Bien que les règles actuelles nécessitent des améliorations pour leur application, elles constituent une base essentielle. Une information fiable est cruciale pour une démocratie forte, surtout dans un environnement ultra-digitalisé.
Créer des instances de confiance
Dans un monde en constante évolution, les pouvoirs publics doivent s’appuyer sur des institutions de confiance. La mise en place d’une instance de veille sur l’information scientifique et technique, soutenue par des experts, pourrait améliorer le traitement de l’information par les médias et les réseaux sociaux.
L’Europe des Lumières
Il n’y a pas d’innovation sans science, information et technologie fiables. L’Europe doit rester l’Europe des Lumières, pleinement maîtresse de ses choix, et mettre en œuvre un progrès raisonné, choisi et partagé.