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La CGT a annoncé ce mercredi 19 mars, par la voix de sa secrétaire générale Sophie Binet, qu’elle « quitterait les concertations » sur les retraites, lors du journal de 20 heures sur France 2. Cette décision intervient après que François Bayrou a refusé de revenir à un âge de départ à 62 ans.
Une situation alarmante pour le conclave
Sophie Binet a déclaré : « Le Premier ministre et le patronat ont malheureusement définitivement enterré ce conclave et c’est très grave ». Elle soutient que « l’on peut abroger la réforme des retraites (…) et la financer ». La CGT appelle également « les salariés à se mobiliser », en rejoignant les cortèges de retraités prévus jeudi.
Solidarité syndicale et départs
Le syndicat rejoint donc Force ouvrière (FO), qui avait déjà quitté le conclave dès le premier jour, le 27 février, en dénonçant une « mascarade » destinée à prolonger la durée du travail. FO avait ressenti un tournant après l’exigence de François Bayrou de rétablir l’équilibre financier du système de retraites d’ici 2030, ce qui entraînerait 6,6 milliards d’euros d’économies supplémentaires.
L’organisation patronale UP2, représentant les entreprises de proximité, a aussi décidé de quitter le conclave pour tenter de « contribuer à une prise de conscience générale », estimant que l’équilibre du régime des retraites « imposera de repousser l’âge légal de départ au-delà de 64 ans », sauf pour les métiers difficiles.
Qui reste-t-il autour de la table ?
Actuellement, cinq organisations sont encore présentes. La CFDT souhaite continuer à discuter des retraites, même si Matignon a écarté l’option de revenir à 62 ans. Marylise Léon, de la CFDT, a indiqué qu’elle « s’affranchit » désormais de la lettre de cadrage du gouvernement et entend négocier « avec ceux qui ont envie vraiment de travailler » pour établir un nouvel conclave. La CFE-CGC et la CFTC restent également ouvertes au dialogue.
Les positions des organisations patronales
Côté organisations patronales, le Medef, par la voix de son président Patrick Martin, a exprimé sa volonté de continuer à participer aux discussions, à condition que chacun cesse de « jouer à cache-cache ». Il a également souligné que « tous les partenaires sociaux, ainsi que les politiques, doivent prendre en compte la situation critique des finances publiques ».
La CPME n’envisage pas non plus de quitter le conclave. Un responsable de l’organisation a déclaré : « Le Premier ministre dit lui-même qu’il ne faut pas revenir sur l’âge de départ, c’est notre position, ça donne de l’eau à notre moulin ! » Il considère que ce conclave est une occasion de faire valoir leurs idées, telles que l’instauration de la capitalisation ou le travail d’une heure supplémentaire par semaine pour financer le régime.
Vers un nouvel accord ?
Malgré le départ de plusieurs organisations, François Bayrou souhaite maintenir le cap. L’entourage du Premier ministre a indiqué qu’il « continue à souhaiter qu’un accord de progrès et d’équilibre financier sorte de cette discussion » et « salue la volonté des partenaires sociaux de poursuivre la discussion sur des sujets aussi essentiels ».