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Bruno Jeudy, directeur délégué de la rédaction, examine l’art de la survie politique à travers le parcours de François Bayrou, actuellement Premier ministre, au fil de ses cent jours à Matignon.
Une nomination controversée
« Comment peut-on être Père Cent ? » Cette question, inspirée du roman *Lettres persanes* de Montesquieu, résume bien la situation de François Bayrou. Depuis sa nomination, son mandat n’a pas été marqué par un style flamboyant. Au lieu de cela, le Béarnais a choisi la prudence, se préoccupant de sa position tout en évitant les faux pas. Son approche s’inspire de La Rochefoucauld, qui affirmait que « la véritable éloquence consiste à dire tout ce qu’il faut et à ne dire que ce qu’il faut ».
Un bilan positif malgré les critiques
Malgré un style jugé laborieux et un programme parfois flou, Bayrou a réussi à faire voter le budget sans subir de censure, surpassant ainsi son prédécesseur, Michel Barnier. Toutefois, sa méthode suscite des inquiétudes au sein même de son camp, notamment avec des critiques croissantes venant d’Édouard Philippe, qui vise également la présidentielle de 2027.
La gestion des ministres et l’autorité
En optant pour une grande liberté laissée à ses ministres, Bayrou se retrouve confronté à des comportements contradictoires au sein de son gouvernement. Plutôt que d’adopter une posture autoritaire, il choisit de canaliser les tensions. Néanmoins, cette approche peut remettre en question son autorité et sa capacité à maintenir une discipline au sein de l’exécutif.
Les défis à venir
Le Premier ministre doit également faire face à des critiques de la part de ceux qui ne font pas partie des « poids lourds » de son équipe, comme Laurent Wauquiez, qui attaque l’inaction gouvernementale. Le silence de Gabriel Attal, souvent perçu comme un signe de désapprobation, ajoute à l’incertitude de la situation politique actuelle.
Une impopularité à surmonter
Bien que son impopularité soit palpable, Bayrou parvient à prolonger son mandat et aspire à faire mieux que les 240 jours de son prédécesseur. Dans ce contexte de confusion et d’incertitude, il se positionne comme un homme de situation, un politicien aguerri sachant naviguer entre ses racines provinciales et les cercles parisiens.
L’art de la survie en politique
François Bayrou, en véritable « paysan de Paris », s’illustre dans l’art de la survie politique, cultivant son jardin tout en évitant les pièges tendus par ses adversaires. Si les réformes ambitieuses semblent s’éloigner, son habileté à manœuvrer dans le paysage politique lui permet de garder le cap.
