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Israël crée une agence pour le départ volontaire des Palestiniens de Gaza
Israël se prépare à établir une agence gouvernementale qui sera chargée de superviser le « départ volontaire » des Palestiniens de la bande de Gaza. Une porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu a confirmé, lundi, que cette agence est en cours de création suite à l’approbation par le cabinet de sécurité israélien du plan du ministre de la Défense, Israel Katz, le week-end dernier.
Réactions internationales
Cette annonce a été fermement condamnée par l’Arabie Saoudite, qui s’oppose à cette initiative visant à déplacer le peuple palestinien. D’autres pays arabes, dont l’Égypte, n’ont pas encore réagi, mais ils ont maintes fois insisté sur la nécessité d’une « solution à deux États » au conflit et sur l’importance d’établir un État palestinien indépendant, en reconstruisant Gaza avec les Palestiniens restant sur ce territoire côtier.
Contexte du projet israélien
Cette initiative s’inscrit dans la continuité des suggestions formulées par le président américain Donald Trump, qui a proposé que les habitants de Gaza soient relocalisés dans d’autres pays. Des groupes de défense des droits humains et des critiques à travers le monde ont qualifié cette démarche de nettoyage ethnique, évoquant le déplacement forcé d’une population de son foyer.
La porte-parole a précisé qu’une autorité serait mise en place pour « préparer le départ volontaire des résidents de la bande de Gaza vers des pays tiers de manière sûre et contrôlée ». Cette administration de l’émigration sera placée sous le contrôle du ministère de la Défense, a-t-elle ajouté.
Les personnes souhaitant quitter la bande de Gaza, qui est sous blocus, devraient avoir la possibilité de le faire « en conformité avec la loi israélienne et internationale et selon la vision du président américain Donald Trump », a continué la porte-parole de Netanyahu.
Appels à l’expulsion et critiques
Les nationalistes israéliens ont longtemps souhaité l’expulsion des Palestiniens de Gaza et de la Cisjordanie occupée. Ils ont intensifié leurs efforts en ce sens au cours de la guerre avec le Hamas, tandis que le gouvernement israélien a été accusé par des organisations civiles d’entraver l’aide humanitaire dans l’enclave pour inciter les gens à partir.
Le mois dernier, Trump a présenté son plan visant à « prendre le contrôle » de Gaza et à relocaliser plus de deux millions de Palestiniens dans d’autres pays, notamment en Égypte et en Jordanie. Il a exprimé son désir de transformer le territoire palestinien dévasté par la guerre en une « Riviera du Moyen-Orient ».
Réactions du mouvement pour la paix
La suggestion a suscité une indignation internationale généralisée, provoquant des objections véhémentes de la part des Palestiniens, des négociateurs arabes et de nombreux autres pays à travers le monde. La porte-parole de Netanyahu n’a pas précisé quels pays tiers pourraient être disposés à coopérer avec Israël pour mettre en œuvre ce plan.
Antérieurement, Netanyahu avait déclaré qu’il était « engagé » envers le plan de Trump « pour créer un Gaza différent », tout en promettant qu’après la guerre, « il n’y aura ni Hamas ni Autorité palestinienne » pour gouverner le territoire. En février, Katz avait ordonné à l’armée d’élaborer des plans pour mettre en œuvre la proposition de Trump concernant le relogement des Palestiniens de Gaza.
Le mouvement israélien pour la paix, Peace Now, a condamné cette initiative, la qualifiant de « tache indélébile sur Israël » dans un message sur la plateforme X. L’organisation a déclaré : « Lorsque la vie dans un lieu est rendue impossible par les bombardements et le siège, il n’y a rien de ‘volontaire’ dans le départ des gens. »