Table of Contents
L’épidémie de chikungunya continue de progresser à La Réunion, avec un pic attendu pour la mi-avril. Gérard Cotellon, directeur général de l’ARS (Agence Régionale de Santé), a souligné l’ampleur des cas actuels et la nécessité d’une mobilisation accrue.
4 000 nouveaux cas par semaine
Chaque semaine, près de 4 000 nouveaux cas de chikungunya sont identifiés sur l’île. Cependant, Gérard Cotellon indique qu’il pourrait y avoir trois à quatre fois plus de cas non signalés. Au 31 mars, La Réunion comptabilise 15 000 cas depuis la détection du premier cas en août 2024. Tragiquement, deux personnes âgées de 86 et 96 ans ont perdu la vie à cause de cette maladie, et de jeunes nourrissons ont également été hospitalisés dans un état grave. Le député Jean-Hugues Ratenon a récemment interpellé l’ARS, critiquant l’inaction de l’État face à cette crise sanitaire.
Forte tension dans les cabinets médicaux
Gérard Cotellon a déclaré que l’hôpital n’est pas actuellement débordé, bien que la fréquentation soit significative au CHU Sud. La réserve sanitaire a été mobilisée pour soutenir l’hôpital, et des lits de soins ont été ouverts dans des cliniques privées. Néanmoins, la tension est plus palpable dans les cabinets médicaux.
Le directeur général de l’ARS a assuré que l’agence est mobilisée depuis le premier cas et n’a jamais cessé de renforcer les moyens de lutte. Il a comparé la lutte antivectorielle à la lutte contre les incendies de forêt : une intervention immédiate est nécessaire pour éviter une propagation. Malheureusement, malgré ces efforts, l’épidémie continue de se développer.
De 70 à 100 agents de la lutte antivectorielle
Actuellement, 70 agents travaillent sur le terrain pour lutter contre la propagation du chikungunya. Gérard Cotellon a annoncé que ce nombre devrait bientôt atteindre 100 grâce au recrutement d’intérimaires et à la création d’une nouvelle équipe à Étang-Salé. L’ARS a mobilisé cinq millions d’euros pour financer ces efforts, incluant le recrutement, la location de véhicules, l’achat d’équipements de protection individuelle, et du matériel de démoustication.
Que tous les citoyens luttent
L’ARS a visité 25 000 maisons et quartiers depuis le début de l’épidémie pour effectuer de la démoustication et sensibiliser la population. Gérard Cotellon a insisté sur l’importance de la participation citoyenne dans cette lutte : chaque résident doit éliminer les sources d’eau stagnante qui peuvent devenir des nids de reproduction pour les moustiques. L’épidémie touche particulièrement le Sud, notamment à l’Étang-Salé, au Tampon et à Saint-Pierre.
Vers 50 000 vaccins supplémentaires ?
Parallèlement, l’ARS s’attend à recevoir 40 000 doses de vaccin. Gérard Cotellon a indiqué que la vaccination pourrait commencer au début de la semaine prochaine avec l’aide des médecins généralistes, car elle nécessite une prescription. Le vaccin sera accessible aux personnes de plus de 65 ans souffrant de comorbidités, suivi par d’autres groupes à risque.
Après l’introduction de ces 40 000 doses, une commande supplémentaire de 50 000 doses sera envisagée en fonction de la réaction de la population.