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Dans le cadre des débats contemporains sur les enjeux écologiques et socio-économiques, le terme « extractivisme » émerge comme un concept clé. Il est souvent associé à des luttes militantes et académiques qui dénoncent les dérives du capitalisme moderne. Cette notion se retrouve au cœur de discours variés, allant de l’écologie à la décolonisation, en passant par des critiques du capitalisme.
Une définition en évolution
Historiquement, l’extractivisme faisait référence à l’exploitation des ressources naturelles, telles que les forêts, les mines ou le pétrole, par des multinationales en Amérique du Sud. Aujourd’hui, son utilisation s’est étendue à divers contextes, incluant la surpêche, l’exploitation des corps, l’appropriation des savoirs indigènes, et même la collecte de données personnelles par les géants du numérique. Ce terme offre une analyse globale du système économique, en écho au concept marxiste d’« exploitation ».
Origine du terme
Le mot *extrativismo*, sans « c », est apparu au Brésil dans les années 1930, pour désigner l’exploitation des plantations de caoutchouc et d’autres végétaux. Le nom même du Brésil provient du mot portugais *pau-brasil*, qui désigne un arbre de la région. Par la suite, à partir des années 1980, l’usage du terme *extractivismo*, avec un « c », s’est répandu dans les pays voisins, souvent en lien avec la résistance des populations autochtones face aux grands projets miniers.
Violence économique et lutte des classes
À la fin des années 2000, des chercheurs comme la sociologue argentine Maristella Svampa, le biologiste uruguayen Eduardo Gudynas et l’économiste équatorien Alberto Acosta ont redéfini cette conception militante. Leur travail s’inscrit dans une longue tradition de réflexion sur la violence économique que subissent les peuples du continent américain, s’inspirant notamment de la « théorie de la dépendance » qui examine les rapports entre les pays du Sud et ceux du Nord.