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Les nouvelles « tariffs » de Trump suscitent des inquiétudes quant à leur impact sur les entreprises suisses. Gilles Robert, CEO de MPS, un leader mondial dans le secteur de la microtechnique basé à Biel, évoque un véritable « choc » face à cette situation.
Conséquences des nouveaux zöllen sur MPS
MPS, qui exporte des microcomposants de haute précision pour l’industrie mondiale des semi-conducteurs et le secteur médical, fait face à des zöllen américains de 31 % qui menacent son marché américain. Gilles Robert envisage même de délocaliser une partie de la production aux États-Unis pour faire face à cette situation.
En effet, la microtechnique est un secteur crucial dans la région du Jurabogen, où des milliers d’emplois pourraient être menacés par ces barrières commerciales.
Une situation préoccupante pour le marché américain
Pour MPS, le marché américain est essentiel, représentant 20 % de son chiffre d’affaires. Gilles Robert mentionne qu’ils ne s’attendent pas à des annulations de commandes à court terme, car leurs clients n’ont guère d’alternatives. Cependant, il s’inquiète de l’éventualité de l’émergence de concurrents américains dans les prochaines années, capables de proposer des prix plus compétitifs.
Délocalisation : une option coûteuse
Gilles Robert explore la possibilité d’ouvrir une production aux États-Unis, mais il souligne que la plupart des étapes de fabrication nécessitent un personnel hautement qualifié, présent en Suisse. De plus, les zöllen compliquent le déplacement de l’équipement nécessaire, entraînant des coûts supplémentaires pour chaque machine.
Une délocalisation vers un pays tiers semble également risquée, car plusieurs de ces pays, comme le Vietnam ou la Thaïlande, sont également soumis aux zöllen imposés par Trump.
Appels à des mesures gouvernementales
Les zöllen arrivent à un moment déjà difficile pour l’économie, avec un tiers de la production de MPS destinée à l’industrie horlogère suisse, qui souffre également d’une baisse de la demande, notamment en Chine. La chambre de commerce du Jura bernois appelle à prolonger le dispositif de chômage partiel en réponse à cette crise.
Une véritable politique de soutien nécessaire
Gilles Robert affirme que les mesures actuelles ne suffiront pas et appelle à une politique de soutien à l’industrie similaire à celles mises en place lors de la crise de l’euro en 2015. Il souligne l’importance d’une aide gouvernementale plus intense pour stimuler l’innovation.
La région, où l’industrie microtechnique est vitale, pourrait souffrir économiquement, affectant directement la vie des familles. Robert insiste sur la nécessité d’une action politique forte pour protéger ces emplois.