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Camilla Hempleman-Adams : polémique sur son aventure à Baffin

by Sara
Camilla Hempleman-Adams : polémique sur son aventure à Baffin
Canada

Camilla Hempleman-Adams, une aventurière britannique, est au cœur d’une controverse après avoir affirmé être la première femme à traverser seule la plus grande île du Canada, l’île de Baffin, en solo. Cette déclaration a suscité des critiques de la part des membres de la communauté inuit, qui estiment qu’elle reflète une ignorance et un privilège colonial.

Une traversée contestée

Camilla Hempleman-Adams, originaire du Wiltshire, a parcouru 241 kilomètres à pied et à ski sur l’île de Baffin et a terminé son expédition le 27 mars. Cependant, des membres de la population inuit affirment que sa revendication est inexacte et témoigne d’une « attitude coloniale dangereuse », car des générations de leurs ancêtres ont emprunté ces mêmes routes.

Dans un message, Hempleman-Adams a présenté ses excuses, déclarant : « Je n’avais jamais l’intention de déformer des réalisations historiques ou de causer du chagrin aux communautés locales. »

Camilla Hempleman-Adams dans un costume de neige, avec des montagnes enneigées en arrière-plan.

Réactions de la communauté inuit

Gayle Uyagaqi Kabloona, une Inuit vivant à Ottawa, a souligné que la traversée de ces terrains est considérée comme un mode de vie normal pour leur peuple. Elle a ajouté : « Cet article a frappé les gens au cœur, à cause de notre histoire et des difficultés que nous rencontrons chaque jour pour combattre le colonialisme occidental. »

Camilla Hempleman-Adams en train de skier sur une montagne enneigée.

Une histoire de continuité culturelle

Kabloona a exprimé son inquiétude quant à la perte progressive des pratiques culturelles, avec le décès de personnes ayant vécu des modes de vie nomades traditionnels. Elle travaille actuellement à cartographier le parcours migratoire de sa famille, qui remonte à des générations, vers les terres de chasse au caribou.

Elle se souvient d’une anecdote familiale où sa grand-mère a donné naissance à son père en pleine migration, soulignant l’importance de la résilience de leur culture.

Gayle Uyagaqi Kabloona tenant un poisson.

Visiteurs et respect des cultures

Kabloona a exprimé son ouverture à accueillir des visiteurs dans la région, tout en critiquant le terme « explorateur », qu’elle considère comme démodé, car il évoque l’expansion impérialiste. « Si vous souhaitez venir profiter de la nature, n’hésitez pas. Mais attention à ne pas revenir avec une attitude coloniale, en véhiculant l’idée que les Inuit n’ont pas d’histoire ici », a-t-elle mis en garde.

Vue d'un paysage arctique avec des maisons inuit.

Les excuses de Hempleman-Adams

Dans une déclaration, Hempleman-Adams a exprimé son respect pour la terre, ses habitants et leur histoire, affirmant qu’elle avait voyagé plusieurs fois dans cette région et qu’elle admirait profondément sa nature et sa culture. Elle a conclu en disant qu’elle était attristée que sa traversée ait pu susciter des préoccupations et qu’elle s’engageait à apprendre de cette expérience.

Gayle Uyagaqi Kabloona dans le Pass Akshayuk.

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source:https://www.bbc.com/news/articles/c4g375ke65xo

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