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François Bayrou va être entendu par la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Bétharram le 14 mai. Au cours d’une audition ce jeudi, un ancien gendarme a réaffirmé avoir été informé d’une « intervention » de François Bayrou dans cette affaire, ce qui contredit les déclarations de l’actuel Premier ministre.
Les révélations d’un ex-gendarme
Lors de son témoignage, Alain Hontangs, ancien enquêteur à la section de recherches (SR) de Pau, a évoqué une discussion avec un magistrat qui lui aurait parlé d’une « intervention » de François Bayrou en 1998, alors qu’il enquêtait sur des accusations de viol visant un religieux de l’établissement. Ces déclarations avaient déjà été faites en février dans l’émission « Sept à Huit » sur TF1.
À l’Assemblée nationale, François Bayrou avait nié toute implication, affirmant n’être « jamais intervenu, ni de près, ni de loin » dans cette affaire.
Une enquête délicate
Le 26 mai 1998, Hontangs devait présenter au juge d’instruction le père Pierre Silviet-Carricart, ancien directeur de l’institution catholique au cœur d’un scandale d’agressions sexuelles. Ce dernier avait été accusé de viol par un ancien élève, qui a été le premier à dénoncer de tels faits.
Ce jour-là, le juge Christian Mirande avait informé Hontangs que la présentation serait retardée en raison d’une demande du procureur général pour voir le dossier, mentionnant une intervention de François Bayrou. Hontangs a souligné qu’il n’était pas le seul à être au courant de cette éventuelle intervention.
Un dossier chargé de regrets
Finalement, le père Carricart a été mis en examen puis écroué, avant d’être libéré sous contrôle judiciaire deux semaines plus tard, ce qui a déçu Hontangs. Ce dernier a présenté un courrier du procureur général de Pau à la garde des Sceaux de l’époque, Élisabeth Guigou, qui rapportait cette remise en liberté, tout en ouvrant la voie à d’autres investigations.
Le juge Mirande a déclaré qu’il n’avait pas eu connaissance de ce courrier et a regretté les défaillances dans le traitement de ce dossier, qui lui laisse « beaucoup d’amertume, beaucoup de regrets ». Il a également mentionné une rencontre avec François Bayrou durant l’affaire, ce que le Premier ministre avait nié, mais que Mirande a affirmé avoir eu lieu pour discuter de l’inquiétude de Bayrou au sujet de son fils, scolarisé dans l’établissement.