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À l’appel de douze collectifs et associations opposés au chantier du Lyon-Turin, plus de 800 personnes se sont rassemblées à Chambéry le samedi 12 avril. Ce mouvement de contestation s’est déroulé en parallèle à une opération de tractage menée par la CGT transports et le PCF, qui ont soutenu le projet de tunnel reliant la France et l’Italie.
Une manifestation sous haute surveillance
Près de deux ans après une importante manifestation en Maurienne, ce rassemblement a attiré de nombreux opposants au projet de tunnel qui doit relier Saint-Jean-de-Maurienne à l’Italie d’ici 2033. La manifestation s’est tenue sous une forte surveillance policière, avec plus d’une centaine de policiers, dont 45 CRS, mobilisés pour encadrer l’événement. Les organisateurs n’ont pas pu passer devant les locaux de TELT, la société en charge du chantier.
L’arrêt du chantier de l’A69 redonne espoir
Parmi les manifestants, de nombreux Mauriennais, comme Pauline, une trentenaire de Villarodin-Bourget, qui a grandi avec le chantier du Lyon-Turin. Arborant un bandana « NO TAV », elle témoigne des dégâts causés par les travaux : « J’ai vu toute la nature autour de moi être modifiée, les endroits où j’allais me promener quand j’étais petite ont été récupérés par TELT ». Elle évoque également la pollution et la poussière engendrées par le chantier. L’arrêt récent de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres lui redonne espoir : « On se dit que c’est encore possible ». En revanche, Doriane, une habitante de Saint-Julien-Mont-Denis, regrette le faible nombre de participants : « Je m’attendais à ce qu’il y ait plus de monde aujourd’hui ».
Faire avec ce qui existe
Un des arguments souvent avancés par les opposants consiste à utiliser la ligne ferroviaire existante plutôt que de creuser un nouveau tunnel. « La ligne existe, elle a été toute rénovée, pour un milliard d’argent public, alors il faut l’utiliser », chantent-ils dans le cortège. Nathalie, du collectif contre le Lyon-Turin de Chambéry, ajoute : « On cherche toujours à aller plus loin, construire plus, maintenant, il s’agit peut-être de moins transporter, de moins consommer ». Floriane, en tête du cortège, brandit une banderole affirmant que « 3 milliards ont été dépensés sur 30, on peut encore tout arrêter ».
Une opération de tractage en soutien au projet
En parallèle à la manifestation, la CGT Transports, le PCF et la Fédération Nationale des Usagers des Transports (FNAUT) ont organisé un tractage place du château à Chambéry pour contrer ce qu’ils qualifient de désinformation concernant la liaison ferroviaire Lyon-Turin. Jérôme Rebourg, représentant de la CGT, insiste sur la nécessité d’apporter une réponse aux opposants : « Ils disent qu’on peut utiliser la ligne historique pour transporter des milliers de camions, c’est totalement faux ». Il défend l’importance de la ligne Lyon-Turin pour transférer le fret ferroviaire et renforcer les services de TER sur l’itinéraire déjà existant à Chambéry.