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Un prêtre hindou, vénéré par ses fidèles comme une divinité, a été condamné à sept ans de prison à Londres pour le viol et la tentative de viol d’une adepte vulnérable.
Une figure religieuse reconnue mais déchue
Muraleekrishnan Pulikkal, originaire du village de Sreekrishnapuram dans l’État du Kerala en Inde, est considéré par des centaines de fidèles à travers le monde comme l’incarnation vivante d’un dieu hindou. Nationalité indienne, il était connu dans sa congrégation londonienne sous les noms de « swami » ou « baba ».
Il dirigeait des séances de prières régulières dans un temple situé à Barnet, au nord de Londres, fréquenté par de nombreux adeptes au Royaume-Uni. Cependant, cette figure quasi divine a été arrêtée et inculpée l’an dernier pour cinq chefs d’accusation liés à des agressions sexuelles graves, incluant un viol et une tentative de viol sur une femme, ainsi que trois agressions sexuelles sur une autre.
Après un procès de deux semaines à la Cour de justice de Wood Green, le jury a reconnu Pulikkal coupable des deux chefs relatifs au viol et à la tentative de viol, le condamnant à sept ans de prison.
Les faits reprochés et le procès
Au cours du procès, il a été révélé que Pulikkal abusait de sa position de prêtre pour exploiter deux femmes vulnérables, leur promettant de les « protéger comme un Dieu » et évoquant une relation passée dans une vie antérieure. Ces femmes, qui ne se connaissaient apparemment pas, ont rencontré le prêtre en assistant à ses séances de prières.
Les agressions se seraient déroulées entre le printemps 2022 et 2023. Pour l’une des victimes, le prêtre se rendait la nuit à son domicile avec de la nourriture « bénite » provenant du temple et aurait tenté à deux reprises de la contraindre à des actes sexuels oraux. Lors de la première occasion, elle a refusé, expliquant respecter sa culture qui limite les relations sexuelles à son mari.
Le prêtre aurait ensuite menacé la femme d’utiliser la magie noire à son encontre si elle refusait ses avances, allant jusqu’à promettre de faire du mal à elle et à ses enfants. La victime a décrit une scène où, après un repas partagé, Pulikkal a levé sa robe, poussé sa tête vers son sexe et exigé un acte sexuel oral, alors qu’elle résistait.
Un mois plus tard, le prêtre est revenu, cette fois accompagné d’un groupe d’hommes, et a de nouveau contraint la femme à un acte sexuel oral contre son gré, alors que ses enfants dormaient à proximité.
Une autre victime et des accusations non retenues
Une seconde femme a également porté plainte, affirmant que Pulikkal l’avait agressée sexuellement à trois reprises, en lui déplaçant la main sur sa cuisse lors de séances de prières privées. Toutefois, le jury n’a pas retenu ces accusations.
Cette deuxième victime avait consulté le prêtre pour une guérison spirituelle liée à un problème médical. Elle croyait en ses pouvoirs divins, impressionnée qu’il connaissait des détails personnels qu’elle n’avait jamais révélés. Sous son influence, elle a fait don d’environ 150 000 euros à une œuvre caritative liée au temple, en plus de dépenser plusieurs centaines d’euros pour des séances de prières spéciales.
Les abus de pouvoir et la dimension financière
Le tribunal a entendu que Pulikkal utilisait ses prétendus pouvoirs divins pour manipuler ses adeptes. Il se présentait comme un maître divin capable de guérison et de magie noire, ce qui créait une peur palpable chez ses victimes. Il imposait également des frais pour certains rituels, allant de 30 à plus de 600 euros par séance spéciale.
La deuxième femme a déclaré avoir été forcée à verser des sommes importantes en espèces, sur demande du prêtre, incluant jusqu’à 100 000 euros dans les premiers mois. Elle a également subi des gestes inappropriés lors des bénédictions de groupe au temple.
Réactions officielles et suivi juridique
La Charity Commission britannique a indiqué avoir ouvert une enquête réglementaire sur l’association caritative Om Saravanabhava Seva Trust, dont Pulikkal était le trustee. L’organisme s’attache à vérifier si les procédures de protection des personnes vulnérables au sein de cette charité étaient adéquates.
Cette organisation a déclaré : « Toutes les associations caritatives ont la responsabilité de ne causer aucun préjudice aux personnes en contact avec elles. La protection des personnes doit être une priorité de gouvernance essentielle. »
Un prêtre ayant nié les accusations
Tout au long du procès, Muraleekrishnan Pulikkal a nié l’ensemble des charges. Il est apparu chaque jour au tribunal vêtu d’une robe hindoue traditionnelle blanche et beige, maintenant son innocence face aux accusations graves qui pesaient contre lui.
Le procureur a souligné l’énorme déséquilibre de pouvoir entre le prêtre et les victimes, affirmant que sa stature quasi divine et la croyance en ses pouvoirs surnaturels ont été exploitées pour commettre ces actes odieux.