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Les téléphones mobiles représentent désormais l’un des objets les plus prisés dans les prisons espagnoles, alimentant un trafic illégal aux conséquences lourdes pour la sécurité intérieure. Entre 2018 et 2024, 653 appareils ont été saisis dans la prison valencienne de Picassent, où un nouveau mode d’introduction, quasiment « indétectable », a été signalé grâce à l’utilisation de drones.
Une problématique croissante dans les établissements pénitentiaires
Au niveau national, les centres dépendant de la Secrétariat Général des institutions Pénitentiaires ont vu la saisie de 12 882 téléphones portables entre 2018 et 2024. En 2024 seulement, 2 884 appareils ont été confisqués, dont 72 à Picassent. Le syndicat Acaip-UGT rappelle que ces appareils sont strictement interdits en prison car ils permettent aux détenus de contourner les contrôles de communication officiels.
« Ces téléphones facilitent la continuité d’activités criminelles, telles que la violence de genre ou la coordination de réseaux criminels depuis l’intérieur des prisons », expliquent-ils. Cette interdiction ne répond pas uniquement à des impératifs sécuritaires mais vise également à respecter le mandat constitutionnel de rééducation et de réinsertion sociale des détenus.
Des téléphones entre les mains de détenus à haut risque
Une grande part de ces dispositifs est utilisée par des détenus considérés comme particulièrement dangereux, notamment ceux condamnés pour terrorisme, violences conjugales ou appartenant à des bandes organisées. Pour ces profils, les communications sont légalement ou sécuritairement restreintes. Le syndicat souligne que l’accès à ces téléphones alimente non seulement la criminalité mais crée aussi des conflits internes, des dettes entre prisonniers et des violences liées au contrôle de ces appareils.
Les drones, un nouveau vecteur de contrebande quasi indétectable
Face à cette situation, un nouveau mode d’introduction s’est imposé : les drones. Ces appareils survolent les infrastructures pénitentiaires et déposent avec précision des objets, rendant leur détection extrêmement difficile. Cette technologie constitue une menace sérieuse pour la sécurité des établissements, car elle contourne les défenses classiques des prisons.
Les moyens limités des agents pénitentiaires
Le syndicat Acaip-UGT met en avant l’engagement et le dévouement des personnels pénitentiaires, qui malgré des moyens insuffisants et la sophistication grandissante des méthodes de contrebande, continuent de lutter intensément contre ce phénomène.
Ils alertent sur les difficultés rencontrées par les agents, souvent confrontés à des téléphones de plus en plus petits, fabriqués avec des composants plastiques, qui échappent aux détecteurs de métaux et se cachent dans des endroits inattendus. Ces particularités nécessitent des fouilles minutieuses, une formation spécialisée et un effectif suffisant, conditions qui ne sont pas toujours réunies dans tous les établissements pénitentiaires.
Un appel urgent à moderniser les dispositifs de sécurité
Le syndicat souligne l’urgence d’investir dans des technologies modernes de sécurité. Les inhibiteurs de fréquence, installés il y a plusieurs années et basés sur les réseaux 3G, sont désormais obsolètes face aux évolutions des télécommunications.
Il est indispensable d’équiper les prisons de systèmes d’inhibition actualisés afin d’empêcher l’utilisation de téléphones mobiles en leur sein et d’interdire le survol des drones dans les zones sensibles. Une réponse ferme, innovante et efficace est nécessaire pour faire face à cette menace permanente.
Selon Acaip-UGT, la sécurité des prisons ne doit pas reposer uniquement sur l’effort et la vocation des agents pénitentiaires, mais requiert un engagement institutionnel fort, une planification stratégique et des investissements technologiques adaptés.