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45 morts à Gaza dans les frappes israéliennes et appel urgent à l’aide humanitaire
Selon des sources médicales relayées par notre correspondant, 45 Palestiniens ont été tués dans des raids israéliens ciblant des zones au nord et au sud de la bande de Gaza depuis l’aube. Parallèlement, l’ONU alerte sur un effondrement humanitaire imminent dans la région, alors que les réserves alimentaires s’épuisent rapidement.
Victimes civiles et destructions dans le nord de Gaza
Parmi les victimes, huit personnes ont péri dans une frappe israélienne ayant détruit une maison habitée dans le secteur de Tel al-Zaater, au nord de Gaza. L’impact a littéralement écrasé les occupants sous les décombres, rendant les recherches des disparus extrêmement difficiles. Ce matin, les corps des victimes ont été transférés pour funérailles depuis l’hôpital indonésien situé au nord du territoire.
Autres attaques meurtrières dans le centre et le sud
Deux Palestiniens ont été tués et plusieurs blessés dans une attaque ciblant un véhicule civil dans le quartier de Batn al-Samin, au centre de Khan Younès, au sud de Gaza. Par ailleurs :
- Deux autres Palestiniens sont décédés suite à une frappe de drone sur une maison dans la localité d’Abasan al-Kabira, à l’est de Khan Younès.
- Deux victimes supplémentaires sont tombées dans la ville d’Al-Nasr, au nord-est de Rafah, à la suite d’un bombardement.
- Quatre blessés ont été enregistrés après un tir d’artillerie israélien sur le camp de réfugiés d’Al-Maghazi, en plein centre de Gaza.
Attaque contre une famille à Gaza Sud
Dans le quartier d’Al-Zaytoun, au sud de Gaza, une frappe sur la maison de la famille Nassar, située dans la rue Al-Sikka, a fait cinq morts et dix blessés. Les victimes ont été évacuées vers les urgences de l’hôpital Al-Shifa. Certains blessés sont dans un état critique, tandis que les dépouilles ont été transférées à l’hôpital évangélique national.
Destruction accrue des bâtiments et victimes civiles
Mohammed Bassel, porte-parole de la défense civile à Gaza, a déclaré que l’occupation israélienne intensifie massivement les démolitions de bâtiments dans la région. Il a souligné qu’aucune zone n’est sécurisée dans la bande de Gaza et que 70 % des victimes sont des femmes et des enfants.
Réactions des groupes de résistance
En réponse, les Brigades Al-Qassam, branche armée du Hamas, ont annoncé avoir ciblé hier trois bulldozers militaires israéliens dans la zone de Qizān Al-Najjār, au sud de Khan Younès. La veille, ils avaient également fait exploser trois engins piégés sur deux bulldozers dans la même région.
Le communiqué des Brigades précise que les combattants ont infligé des pertes parmi les soldats israéliens en les attirant dans un tunnel piégé à Qizān Al-Najjār.
Par ailleurs, les Brigades Al-Quds, bras armé du Jihad islamique, ont diffusé des images montrant des tirs de mortier et de roquettes sur des regroupements de soldats et de véhicules israéliens dans la ville de Rafah, au sud de Gaza.
Situation humanitaire catastrophique
La guerre et le blocus aggravent la souffrance des habitants de Gaza, confrontés à de graves difficultés pour cuisiner en raison de la pénurie de gaz et de bois, dont les prix flambent. Beaucoup recourent à des matériaux hautement nocifs comme le plastique, des restes de mobilier ou du tissu, ce qui compromet gravement leur santé à cause des fumées toxiques.
L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué que les infrastructures de santé dans la bande de Gaza sont gravement affectées par l’épuisement des stocks médicaux, notamment en unités de sang nécessaires aux opérations vitales.
Depuis le 2 mars, aucune aide humanitaire ni approvisionnement n’a pu pénétrer dans le territoire. L’ONU estime que près de 420 000 personnes ont de nouveau été déplacées depuis la rupture du cessez-le-feu, et environ 69 % des Gazaouis subissent des ordres de déplacement forcé permanents.
Les difficultés d’accès aux secours entravent la capacité des agences humanitaires à répondre aux besoins croissants de la population.
Alerte des Nations unies sur un effondrement humanitaire imminent
Alors que les aides sont bloquées pour le 45e jour consécutif, l’ONU met en garde contre une catastrophe humanitaire imminente avec l’épuisement proche des réserves alimentaires.
Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, rappelle qu’Israël, en tant que puissance occupante, est tenue de garantir la disponibilité de nourriture, de médicaments et de services de santé publique dans la bande de Gaza.
Selon un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Gaza vit la pire crise humanitaire depuis le début du conflit il y a environ 18 mois. Le nombre d’enfants traités pour malnutrition sévère a grimpé à 3 600, contre 2 000 le mois dernier.
Un rapport conjoint de plusieurs organisations humanitaires, dont le Conseil norvégien pour les réfugiés et Oxfam, souligne que 95 % des agences de secours ont réduit ou suspendu leurs opérations en raison des bombardements.
La quasi-totalité des habitants dépend désormais des cuisines caritatives qui fournissent environ un million de repas par jour, tandis que d’autres programmes de distribution alimentaire ont été fermés faute de ressources. Les Nations unies et les ONG ont redirigé leurs stocks restants vers ces cuisines communautaires.