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L’American Civil Liberties Union (ACLU) a saisi la Cour suprême des États-Unis afin d’empêcher les expulsions imminentes d’un groupe d’hommes vénézuéliens détenus au Texas, dénonçant l’absence de révision judiciaire préalable, pourtant exigée par la Cour elle-même.
Un recours d’urgence contre des expulsions programmées
Dans un dépôt d’urgence effectué vendredi, les avocats de l’ACLU ont déclaré que des dizaines d’hommes vénézuéliens détenus au centre de détention Bluebonnet, géré par l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) au Texas, avaient reçu des notifications les désignant comme membres du gang Tren de Aragua. Ces notices les menaçaient d’expulsion imminente selon l’Alien Enemies Act, une loi datant de 1798. Ils auraient été avertis que les expulsions auraient lieu « ce soir ou demain ».
Déjà engagée dans une procédure judiciaire pour bloquer l’expulsion de deux Vénézuéliens dans ce même centre, l’ACLU demande désormais à un juge d’interdire toute expulsion dans la région sous cette loi.
Une accusation contestée sur la base de l’appartenance à un gang
Le nouveau dépôt d’urgence souligne que les autorités d’immigration accusent plusieurs autres hommes vénézuéliens d’appartenir au Tren de Aragua, ce qui les rendrait éligibles à une expulsion selon l’Alien Enemies Act. La Cour suprême avait autorisé ces expulsions sous cette loi, mais à la condition que les individus concernés puissent présenter leur défense devant un tribunal et disposent d’un « délai raisonnable » pour contester leur expulsion.
L’ACLU a indiqué que certains des détenus texans avaient déjà été montés dans des bus, et a exhorté la Cour à statuer rapidement pour empêcher leur départ forcé.
Des décisions judiciaires divergentes dans plusieurs États
Des juges fédéraux du Colorado, de New York et du sud du Texas ont émis des ordres interdisant l’expulsion des détenus sous l’Alien Enemies Act jusqu’à ce qu’une procédure soit mise en place pour leur permettre de formuler des demandes en justice. Toutefois, aucune mesure similaire n’a été prise dans la zone de Bluebonnet, située à 38 kilomètres au nord d’Abilene, dans le nord du Texas.
Le juge de district James Wesley Hendrix a récemment refusé d’interdire l’expulsion des deux hommes identifiés dans la plainte de l’ACLU, se basant sur des déclarations sous serment des autorités d’immigration assurant que ces expulsions ne seraient pas immédiates.
Déclarations sous serment et inquiétudes des avocats
Dans leur dépôt de vendredi, l’ACLU a soumis plusieurs déclarations sous serment d’avocats spécialisés en immigration, attestant que leurs clients détenus à Bluebonnet avaient reçu des documents les désignant comme membres du Tren de Aragua et les menaçant d’expulsion d’ici samedi. Une avocate, Karene Brown, a précisé qu’un de ses clients, ne parlant que l’espagnol et identifié par ses initiales, avait été contraint de signer des documents rédigés en anglais.
Elle rapporte : « ICE a informé FGM que ces documents provenaient du président et qu’il serait expulsé même sans signature. »
L’ACLU a demandé au juge Hendrix d’ordonner une suspension temporaire de ces expulsions. Sans réponse, l’organisation a sollicité une mesure similaire auprès du juge de district James Boasberg à Washington, précisant avoir des informations faisant état d’embarquement de détenus dans des bus.
Contenu des notifications d’expulsion
Les documents remis aux détenus portaient le titre « Avis et mandat d’arrestation et d’expulsion en vertu de l’Alien Enemies Act ». Ils indiquaient :
- « Vous avez été déterminé comme… un membre du Tren de Aragua. »
- « Vous avez été déterminé comme un ennemi étranger sujet à arrestation, détention et expulsion des États-Unis… Ceci n’est pas une expulsion en vertu de la loi sur l’immigration et la nationalité. »
Réactions politiques et défense des droits humains
Sur le réseau X, Pramila Jayapal, députée démocrate de Washington, a dénoncé ce projet d’expulsion de Vénézuéliens sous une loi datant de 1798, soulignant qu’il viole la décision de la Cour suprême exigeant une notification adéquate avant toute expulsion.
Elle a déclaré : « Nous ne pouvons rester passifs alors que l’administration Trump continue de faire disparaître des personnes. »