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À l’annonce du décès du pape François, la France a décidé de mettre ses drapeaux en berne, une mesure qui ne soulève pas la même controverse qu’en 2005 lors du décès de Jean-Paul II. François Bayrou, alors opposé à cette pratique, ne s’y oppose plus aujourd’hui, illustrant une évolution dans l’approche politique de la laïcité en contexte d’hommage national.
Un hommage papal au cœur de l’actualité
Ce samedi, tandis que les socialistes se concentrent sur leurs débats internes, les fidèles catholiques du monde entier se tournent vers le Vatican où se dérouleront les obsèques du pape François. En France, conformément à cette circonstance solennelle, les drapeaux officiels ont été mis en berne en hommage au souverain pontife.
Cette décision marque un contraste notable avec la position adoptée en 2005 lors du décès de Jean-Paul II, où l’ancien président de l’UDF, François Bayrou, s’était fermement opposé à la mise en berne des drapeaux, estimant que cela brouillait la distinction nécessaire entre convictions spirituelles et choix politiques nationaux.
Bayrou et la laïcité : un positionnement évolutif
En 2005, François Bayrou avait déclaré à l’AFP que la mise en berne des drapeaux ne correspondait pas à la stricte séparation entre Église et État, célébrée justement cette année-là pour le centenaire de la loi de 1905. Il affirmait qu’il n’aurait « certainement pas pris une telle décision » s’il avait été aux responsabilités, soulignant son attachement à la laïcité.
Cette opposition tenait aussi à la complexité d’honorer un chef d’État qui est avant tout un chef religieux, un équilibre délicat à maintenir dans l’espace public laïc français.
Les réactions politiques en 2005 et aujourd’hui
Lors du décès de Jean-Paul II, plusieurs figures politiques avaient critiqué l’hommage rendu, y compris Jean-Luc Mélenchon, alors sénateur PS, qui dénonçait un « engrenage » et appelait à une « laïcité absolument sans ombre, sans demi-teinte » dans les réponses de l’État à de tels événements.
Cette position se heurtait à la demande d’hommage international et interreligieux que suscitait la disparition d’un pape, créant un débat récurrent sur la place de la religion dans la sphère publique et politique.
En 2024, le Premier ministre François Bayrou, désormais aux responsabilités, a choisi de ne pas s’opposer à la mise en berne des drapeaux, témoignant d’une certaine évolution pratique malgré ses convictions personnelles sur la laïcité.