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Le président Donald Trump s’est confié lors d’une interview exclusive accordée à TIME à la Maison-Blanche le 22 avril. Pendant cet échange, il a abordé de nombreux sujets, notamment sa guerre commerciale, l’économie, l’immigration, le pouvoir présidentiel ainsi que les situations en Ukraine et au Moyen-Orient.
Usage du pouvoir présidentiel et politique migratoire
Interrogé sur l’expansion apparente des pouvoirs présidentiels, Donald Trump a expliqué qu’il n’élargissait pas ce pouvoir mais l’utilisait conformément à ses attributions. Selon lui, les 100 premiers jours de son mandat ont été très fructueux, notamment en matière de politique commerciale, où il qualifie la situation antérieure de « perte insoutenable » de 1,9 billion d’euros par an. Trump défend l’imposition de tarifs douaniers de 25 % sur les voitures, l’acier et l’aluminium, visant à rééquilibrer les échanges commerciaux défavorables aux États-Unis.
Concernant l’immigration, il assume ses mesures visant à expulser les criminels entrés illégalement durant l’administration Biden, dénonçant une politique de frontières ouvertes qui aurait conduit à l’arrivée de personnes dangereuses. Il souligne avoir construit plusieurs centaines de kilomètres de mur frontalier, une politique qu’il voulait étendre, mais que son prédécesseur a stoppée, selon lui.
Économie et politique tarifaire
Sur le plan économique, Trump affirme que les prix des produits alimentaires ont diminué, à l’exception des taux d’intérêt. Il insiste sur le fait que les milliards d’euros perçus via les tarifs douaniers sont une source importante de revenus pour le pays. Il évoque également des investissements massifs, notamment de la part d’Apple qui investirait environ 460 milliards d’euros (500 milliards de dollars) pour construire des usines aux États-Unis, une première pour la société.
Interrogé sur la volatilité de la politique tarifaire, Trump défend une approche ferme en indiquant que le pays ne peut plus supporter un déficit commercial de 1,9 billion d’euros par an. Il rejette l’idée d’exemptions générales mais reste ouvert à étudier les cas des petites entreprises au cas par cas.
Il revendique également avoir conclu 200 accords commerciaux, bien que peu aient été officiellement annoncés, et promet la fin de cette phase dans trois à quatre semaines, avec un système tarifaire stable et juste. Trump insiste sur le fait que les tarifs incitent les entreprises à relocaliser leur production aux États-Unis, citant notamment la relance de la fabrication de meubles en Caroline du Nord et l’arrêt des constructions d’usines automobiles au Mexique.
Relations internationales et conflits
Sur le plan international, le président américain entretient des relations étroites avec plusieurs dirigeants mondiaux, affirmant avoir joué un rôle clé dans la limitation des pertes humaines dans la guerre en Ukraine. Il se dit proche d’un accord de paix avec l’Iran et espère mettre fin au conflit ukrainien, qu’il qualifie de « guerre de Biden ».
Concernant la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, Trump estime qu’elle est compromise, ce qu’il identifie comme un facteur déclencheur du conflit. Il affirme aussi que la Crimée « appartient à la Russie », soulignant que ce transfert remonte à l’administration Obama et que cette situation ne se serait pas produite sous sa présidence.
Trump évoque également son intérêt pour l’annexion potentielle du Groenland et la transformation du Canada en 51e État des États-Unis, soulignant les pertes économiques liées à son soutien militaire et financier à ce pays, évaluées entre 184 et 230 milliards d’euros par an.
Défense et sécurité intérieure
Interrogé sur les réductions budgétaires dans la sécurité intérieure, la cybersécurité et les services de renseignement, Trump assure que ces coupes ne rendront pas les États-Unis plus vulnérables. Selon lui, il sera critiqué quoi qu’il fasse, mais il ambitionne de renforcer la puissance économique et militaire du pays malgré une dette nationale qu’il estime à 33 500 milliards d’euros.
Situation au Moyen-Orient et politique universitaire
Trump accuse l’administration Biden d’être responsable de l’enrichissement de l’Iran, qu’il présentait auparavant en difficulté financière. Il affirme que sous son mandat, le financement du terrorisme par l’Iran a été stoppé, tandis que sous Biden, le pays a accumulé environ 276 milliards d’euros (300 milliards de dollars) en liquidités sur quatre ans. Il se déclare prêt à rencontrer les dirigeants iraniens et privilégie une solution diplomatique plutôt qu’un recours militaire.
Sur le front universitaire, Trump justifie l’expulsion de centaines d’étudiants pour leur participation à des manifestations antisémites, insistant sur le respect de la liberté d’expression mais condamnant les débordements violents sur les campus. Il se dit disposé à examiner toute demande de transparence concernant des accusations de liens terroristes, comme dans le cas d’une étudiante de l’Université Tufts accusée d’affiliations avec le Hamas.
Justice, élections et avenir politique
Donald Trump se défend d’avoir ignoré les décisions de la Cour suprême, notamment dans le dossier d’un individu controversé, affirmant que ses avocats gèrent ces questions. Il critique les opposants et la couverture médiatique, évoquant un double standard dans le traitement judiciaire des manifestants du 6 janvier comparé à d’autres villes américaines où des violences ont été commises.
Concernant les impôts, il se dit favorable à une augmentation pour les plus riches, tout en craignant que cela ne soit utilisé contre lui politiquement. Il promet de s’opposer à toute réduction des prestations de la Sécurité sociale, de Medicare et de Medicaid.
Il soutient également l’interdiction des transactions boursières pour les membres du Congrès, citant l’enrichissement suspect de Nancy Pelosi par des informations privilégiées.
Enfin, Trump confirme son intention de briguer un second mandat complet et évoque, sans en détailler les modalités, la possibilité d’un troisième mandat, tout en démentant vouloir user de « failles » constitutionnelles à cet effet.