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Divergences sur les propositions américaines pour la paix en Ukraine
Selon une enquête de l’agence Reuters, des documents consultés révèlent l’opposition de responsables ukrainiens et européens à certaines propositions américaines visant à mettre fin à la guerre en Ukraine. Parallèlement, l’envoyé spécial américain Steve Witkoff s’est réuni avec le président russe Vladimir Poutine ce vendredi afin de poursuivre les efforts diplomatiques pour arrêter les combats.
Les propositions ont été dévoilées lors de discussions entre représentants américains, européens et ukrainiens à Paris le 17 avril, puis à Londres le 23 avril. Elles mettent en lumière les coulisses des démarches diplomatiques menées dans le cadre des initiatives du président américain Donald Trump pour parvenir rapidement à une résolution du conflit.
Les principaux points de désaccord entre les documents américains et euro-ukrainiens concernent :
- Les questions territoriales
- La levée des sanctions contre la Russie
- Les garanties de sécurité
- La taille de l’armée ukrainienne
Le statut de la Crimée
Concernant la question territoriale, le document américain exhorte à reconnaître la souveraineté de la Russie sur la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014. Il propose également de reconnaître le contrôle de facto russe sur certaines zones du sud et de l’est de l’Ukraine.
En revanche, le document euro-ukrainien reporte à une phase ultérieure, après un cessez-le-feu, la discussion détaillée sur les questions territoriales. Il ne fait aucune mention d’une reconnaissance du contrôle russe sur des terres ukrainiennes.
Garanties de sécurité et adhésion à l’OTAN
Sur le plan de la sécurité à long terme de l’Ukraine, le document américain préparé par Witkoff prévoit que le pays bénéficie de « garanties de sécurité solides » émanant des États européens et d’autres États alliés. Il précise que Kiev ne cherchera pas à adhérer à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
À l’inverse, le document euro-ukrainien est plus précis : il exclut toute limite sur la taille des forces armées ukrainiennes et ne restreint pas le déploiement de forces alliées sur le territoire ukrainien, ce qui pourrait provoquer la colère de Moscou.
Il propose aussi d’accorder à l’Ukraine des garanties de sécurité fortes, notamment via un « accord similaire à l’article 5 » du traité de défense collective de l’OTAN.
Sanctions économiques et réparations
Sur le volet économique, le document américain suggère la levée des sanctions imposées à la Russie depuis l’annexion de la Crimée dans le cadre d’un accord encore en négociation.
En contraste, le document euro-ukrainien prévoit un « allègement progressif » des sanctions après l’instauration d’une paix durable, avec la possibilité de les rétablir si la Russie viole les termes de l’accord. Ce document évoque aussi le versement de compensations financières à l’Ukraine pour les dommages subis, financées par les avoirs russes gelés à l’étranger.
Le document américain mentionne également des compensations pour l’Ukraine, sans toutefois préciser la source des fonds.
Rencontre Witkoff-Poutine : une étape diplomatique majeure
Dans le cadre de la dynamique diplomatique américaine, Steve Witkoff a rencontré ce vendredi à Moscou le président Vladimir Poutine. Le président Trump a qualifié cette rencontre de « moment important » dans les efforts visant à mettre fin au conflit en Ukraine.
Une vidéo diffusée par le Kremlin montre Witkoff et Poutine se serrant la main et échangeant des politesses avant de s’asseoir à une table blanche. Poutine était accompagné de son conseiller à la politique étrangère Youri Ouchakov et de Kirill Dmitriev, envoyé spécial chargé des investissements.
Cette visite intervient un jour après que Trump a critiqué l’attaque russe à Kyiv, menée avec des missiles et des drones, qui a causé au moins 12 morts. Sur les réseaux sociaux, il avait lancé un appel direct à Vladimir Poutine : « Vladimir, arrête ! »
Lors d’une conférence de presse jeudi, Trump a déclaré : « Les prochains jours seront cruciaux. Des réunions sont en cours, et je pense que nous conclurons un accord, nous en sommes très proches. »
