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Les négociations de paix entre la Russie et l’Ukraine prennent une tournure peu conventionnelle avec plusieurs rencontres récentes entre Vladimir Poutine et l’envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff. Ces échanges, intervenus dans un contexte toujours tendu, soulignent la volonté de rapprochement entre Moscou et Washington, malgré des obstacles majeurs à la résolution du conflit.
Des rencontres régulières au Kremlin
Le Kremlin a récemment diffusé une vidéo de 27 secondes montrant le quatrième entretien en un peu plus de deux mois entre Vladimir Poutine et Steve Witkoff, un riche homme d’affaires new-yorkais et proche de l’ancien président américain Donald Trump. Lors de cette réunion, Witkoff affichait un large sourire, manifestement ravi de retrouver le président russe. Il a ainsi accumulé plus de temps d’échange direct avec Poutine que tout autre Américain sur cette période.
La configuration de la rencontre détonne par rapport à la diplomatie classique : d’un côté, la délégation russe imposante comprenant Poutine, son conseiller en politique étrangère Yuri Ushakov, l’envoyé pour l’investissement étranger Kirill Dmitriev, et un interprète ; de l’autre, Witkoff accompagné uniquement d’un traducteur. Ce mode opératoire reflète le style peu orthodoxe adopté par l’administration Trump, où la diplomatie traditionnelle laisse place à des négociations menées par des personnalités issues du monde des affaires.

Une diplomatie d’affaires au cœur du processus
Steve Witkoff, en tant que magnat de l’immobilier et homme d’affaire, incarne une nouvelle forme de diplomatie américaine sous l’ère Trump, focalisée sur la négociation directe et les accords commerciaux. Cette approche suscite autant d’interrogations que d’espoirs quant aux décisions cruciales relatives à l’ordre mondial qui y sont débattues.

À l’issue de la dernière session de discussions, le conseiller de Poutine, Yuri Ushakov, a qualifié les pourparlers de « constructifs et très utiles ». Toutefois, lorsqu’on lui demande quels sont les principaux obstacles à la paix en Ukraine, il met fin abruptement à la conférence de presse, refusant de détailler les points de friction.
Des obstacles persistants sur la table des négociations
Les fuites sur divers projets de paix révèlent de nombreuses divergences entre Moscou et Kyiv. Les sujets épineux concernent :
- Les concessions territoriales exigées à l’Ukraine ;
- Les garanties de sécurité ;
- La levée des sanctions économiques imposées à la Russie ;
- L’ordre d’exécution des engagements pris par les parties.
Le même jour que Witkoff arrivait à Moscou, un attentat à la voiture piégée a coûté la vie à un général russe de haut rang, Yaroslav Moskalik, accusé par le Kremlin d’avoir été assassiné par Kyiv. Cet événement dramatique illustre la proximité croissante du conflit avec le territoire russe et complique encore davantage les perspectives de paix.
Une coopération en gestation malgré les tensions
Malgré l’incertitude sur l’issue des discussions de paix, il est évident que Poutine et Trump souhaitent rapprocher leurs pays, quel que soit le sort du conflit ukrainien. Ce nouvel état d’esprit se manifeste dans des événements symboliques, comme la cérémonie à Moscou pour le 80e anniversaire de la rencontre entre soldats américains et soviétiques sur la rivière Elbe, marquant leur alliance pendant la Seconde Guerre mondiale.
Cette commémoration a été l’occasion pour la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, de déclarer que Moscou et Washington sont en train de « rétablir des contacts » et cherchent une solution à la crise actuelle, qu’elle attribue à la précédente administration américaine.
Des positions divergentes sur le conflit ukrainien
La Russie se présente comme un artisan de paix, rejetant la responsabilité des combats sur Kyiv et « l’Occident collectif ». Pourtant, en février 2022, Vladimir Poutine a ordonné l’invasion d’un pays souverain voisin, cherchant à l’intégrer à sa sphère d’influence.
De son côté, la Maison-Blanche, sous la présidence de Joe Biden, a affirmé un soutien indéfectible à l’Ukraine « aussi longtemps que possible ». En revanche, Donald Trump a récemment accusé le président ukrainien Volodymyr Zelensky d’avoir déclenché ce conflit, estimant qu’il était irréaliste de provoquer un pays vingt fois plus puissant et d’espérer obtenir des livraisons d’armes.