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Des avions israéliens ont mené une frappe aérienne dimanche soir dans la banlieue sud de Beyrouth, touchant un bâtiment du quartier al-Hadath après un avertissement préalable d’évacuation. Cette attaque constitue la troisième depuis l’instauration d’un cessez-le-feu, exacerbant les tensions déjà vives au Liban et dans la région.
Une attaque ciblée au cœur d’al-Hadath
Peu après le bombardement, une épaisse fumée s’est élevée du bâtiment touché dans la banlieue sud de Beyrouth, zone réputée pour être un bastion du Hezbollah. L’armée israélienne a indiqué, via sa radio officielle, que le site visé contenait un important stock d’armes détenu par le Hezbollah libanais.
Avant la frappe, l’armée israélienne avait émis un avertissement d’évacuation aux habitants de la zone, notamment ceux proches du bâtiment ciblé, afin d’éviter des pertes civiles. Un message publié sur les réseaux sociaux précisait que ces installations appartenaient au Hezbollah et appelait à l’évacuation immédiate pour la sécurité des résidents.
Réactions officielles au Liban
Le président libanais, Joseph Aoun, a fermement condamné l’attaque israélienne, la qualifiant d’« agression » sur la banlieue sud. Il a souligné l’importance que les États-Unis et la France, garants de l’accord de cessez-le-feu, assument leurs responsabilités pour contraindre Israël à cesser immédiatement ses incursions.
Dans une déclaration officielle, Aoun a averti que la poursuite des actions israéliennes déstabilisatrices risque d’intensifier les tensions et de menacer gravement la sécurité et la stabilité dans la région.
Le ministère des Affaires étrangères libanais a également dénoncé l’attaque, rappelant que la zone frappée est densément peuplée et appelant les pays garants de l’accord à exercer une pression sur Israël pour mettre fin à ces agressions.
Position et déclarations israéliennes
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant ont publié une déclaration conjointe précisant que l’armée avait visé un dépôt de missiles de précision du Hezbollah situé à Beyrouth. Ils ont affirmé qu’Israël ne permettrait pas au groupe chiite de renforcer ses capacités militaires ni de menacer le pays à l’intérieur du territoire libanais.
Les responsables israéliens ont insisté sur le fait que les missiles de précision du Hezbollah constituent une menace majeure, et que la banlieue sud de Beyrouth ne sera pas un refuge pour ce groupe. Ils ont par ailleurs tenu le gouvernement libanais responsable d’empêcher ces menaces.
Contexte du cessez-le-feu et escalades récentes
L’attaque intervient dans un contexte tendu, trois mois après la signature d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, conclu le 27 novembre 2024, après un an de combats sanglants. Depuis, plusieurs frappes ont été menées par Israël dans la banlieue sud, notamment :
- Le 6 avril, une frappe surprise a endommagé gravement un immeuble, causant la mort de quatre personnes, dont une femme, selon le ministère libanais de la Santé.
- Des raids antérieurs ont ciblé des sites de stockage de drones utilisés par le Hezbollah.
- Ces attaques font suite à des tirs de roquettes depuis le sud du Liban vers Israël, dont le Hezbollah a nié être responsable. Le Liban a arrêté des suspects liés à ces incidents.
Situation militaire et diplomatique actuelle
Selon les termes de l’accord de cessez-le-feu, l’armée israélienne devait se retirer des zones qu’elle occupait dans le sud du Liban d’ici le 26 janvier 2025. Cependant, cet engagement n’a pas été respecté et les États-Unis ont prolongé le délai jusqu’au 18 février dernier.
Par ailleurs, Israël maintient une présence militaire dans une « zone tampon » au Liban, avec cinq postes d’observation le long de la frontière, afin de protéger ses colonies du Nord.
Antécédents récents de violences
Le Hezbollah a récemment perdu plusieurs de ses cadres militaires dans des frappes ciblées, renforçant le climat d’instabilité. Le groupe chiite s’était aussi engagé, en octobre 2023, dans un soutien actif au conflit à Gaza suite à l’opération « Typhon d’al-Aqsa » menée par le Hamas.
Le président libanais Joseph Aoun a qualifié les tirs de roquettes depuis le sud du Liban sur Israël de « complot malveillant » contre son pays, appelant à la prudence dans ce contexte fragile.