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Les films d’avion, une cause majeure de la phobie du vol
Selon Khan, les études scientifiques confirment que l’un des principaux facteurs déclencheurs de la phobie du vol est l’influence des films et de la télévision. Ces médias diffusent en effet des scènes saisissantes et terrifiantes d’accidents d’avion, créant ainsi une peur irrationnelle. Pourtant, les statistiques montrent que le risque de décès lié aux accidents de voiture est largement supérieur.
Khan souligne que les médias accordent une attention disproportionnée aux accidents d’avion par rapport aux accidents de voiture. En effet :
- Environ 20 000 personnes décèdent dans des accidents d’avion sur une période de 20 ans.
- Chaque année, 1,3 million de personnes périssent dans des accidents de voiture.
L’attention médiatique démesurée aux accidents d’avion
Cette surmédiatisation s’explique par la rareté des accidents aériens, chaque incident bénéficiant d’une large couverture médiatique. En revanche, les accidents de voiture ne reçoivent qu’une attention limitée, sauf lorsqu’ils impliquent des personnalités célèbres, comme l’accident tragique de la princesse Diana.
Hollywood et la représentation des catastrophes aériennes
Hollywood a produit de nombreux films centrés sur des détournements d’avion et des crashes bien avant les événements du 11 septembre. Parmi les titres marquants figurent :
- Air Force One et Con Air, qui traitent des prises d’otages à bord d’avions.
- Alive et Die Hard 2, qui mettent en scène des crashs aériens et les moments de terreur précédant la catastrophe.
Une intensification après le 11 septembre
Après les attentats du 11 septembre, la production de films sur les accidents d’avion s’est considérablement accrue, avec une volonté de réalisme renforcé, souvent basé sur des événements réels. Parmi eux, United 93 se distingue en relatant l’histoire du seul avion dont les pirates n’ont pas réussi à prendre le contrôle.
Khan met en avant les efforts exceptionnels du réalisateur Paul Greengrass pour atteindre un réalisme absolu :
- Rencontres approfondies avec les familles des victimes.
- Collecte d’informations détaillées sur les passagers.
- Utilisation des enregistrements de la boîte noire pour les scènes clés.
- Embauche d’observateurs aériens et techniciens authentiques présents lors de l’accident, au lieu d’acteurs.
- Tournage à bord d’un Boeing 747 hors service pour les prises de vues intérieures.
Pour renforcer la tension, Greengrass a imaginé une méthode où les acteurs jouant les pirates ne rencontraient pas ceux jouant les passagers avant les scènes filmées, ce qui a permis des combats particulièrement réalistes, causant même quelques blessures réelles parmi les comédiens.
Films marquants inspirés d’accidents réels
Khan évoque également Flight, inspiré du crash d’un avion Alaska Airlines en 2000. Le film raconte une histoire alternative avec un élément dramatique ajouté : la dépendance à l’alcool du pilote, incarné par Denzel Washington. Bien que critiqué pour son inexactitude scientifique et ses violations des lois physiques du vol, le film se distingue par une qualité artistique remarquable, notamment lors de la scène où l’avion effectue une rotation de 180 degrés. Cette scène a nécessité la conception d’un dispositif spécial permettant de faire pivoter l’intégralité du cockpit avec les acteurs à l’intérieur.
Le film « Sully » et l’atterrissage d’urgence sur l’Hudson
Un autre film notable est Sully, qui relate l’histoire vraie du pilote contraint d’atterrir sur le fleuve Hudson après une collision avec un essaim d’oiseaux. Réalisé par Clint Eastwood et mettant en vedette Tom Hanks, le film met en scène le sauvetage des passagers dans un contexte de confusion réelle, sans répétition préalable. Il aborde aussi la question de la responsabilité juridique du pilote pour avoir choisi cet atterrissage d’urgence.
Les défis techniques du tournage des films d’avion
Khan explique que filmer des scènes aériennes est une tâche particulièrement complexe et coûteuse. Elle cite l’exemple de Top Gun, dont la production a dépensé 25 000 dollars pour refaire une seule prise, et 1,8 million de dollars pour utiliser le matériel et les avions de l’armée américaine.
Les avions, source d’histoires cinématographiques fascinantes… et d’une phobie accrue
Pour conclure, Khan souligne que les avions ont toujours été une source d’inspiration pour des récits cinématographiques captivants. Cependant, les études indiquent que ces films jouent un rôle important dans l’amplification de la peur de voler chez les spectateurs. Elle invite à s’interroger sur l’impact réel de ces œuvres sur le public.