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La sénatrice Elizabeth Warren s’interroge publiquement sur d’éventuelles concessions obtenues par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, auprès du président Donald Trump. Cette polémique fait suite à la décision soudaine d’Amazon d’abandonner ses projets d’afficher clairement le coût des tarifs douaniers sur ses produits, une mesure qui avait suscité de nombreuses attentes en matière de transparence pour les consommateurs.
Un échange téléphonique sous enquête
Dans une lettre adressée à Jeff Bezos mercredi, Elizabeth Warren souhaite clarifier les circonstances de la conversation téléphonique entre le patron d’Amazon et Donald Trump. Elle demande notamment si Bezos a reçu des « promesses ou faveurs » en échange de ce qu’elle qualifie de « soumission » du géant du commerce électronique. Ce questionnement s’inscrit dans le cadre de suspicions de possibles actes de corruption liés aux tarifs douaniers.
La sénatrice démocrate de Massachusetts souligne ainsi le risque que les relations étroites entre les grandes entreprises technologiques et le président américain puissent déboucher sur des accords particuliers ou un soutien à certaines politiques gouvernementales.
Le contexte : Amazon et le coût des tarifs douaniers
La controverse a éclaté après une fuite rapportée par Punchbowl News indiquant que le groupe Amazon envisageait d’afficher à côté du prix total des produits les coûts liés aux tarifs douaniers. Cette initiative visait à offrir une meilleure visibilité aux consommateurs sur l’impact direct des taxes commerciales imposées par l’administration Trump, qui ont perturbé le commerce international ces derniers mois.
Toutefois, suite à une plainte téléphonique de Trump à Jeff Bezos, Amazon a rapidement fait marche arrière. La société a publié un communiqué indiquant que l’affichage des frais liés aux tarifs « n’aura pas lieu », précisant que cette idée n’avait été que « considérée » pour sa boutique Haul, spécialisée dans les produits expédiés directement depuis la Chine.
Donald Trump a ensuite déclaré aux journalistes que Bezos était « très aimable » et avait « résolu le problème très rapidement ».
Les interrogations d’Elizabeth Warren
Pour Elizabeth Warren, cette volte-face illustre « un nouvel exemple de la collaboration entre les géants de la tech et le président Trump pour obtenir des faveurs particulières ou soutenir ses politiques ». Elle déplore également la décision d’Amazon de ne pas fournir la transparence promise sur les coûts des tarifs douaniers.
La sénatrice insiste sur le fait que si Amazon avait maintenu son projet, cela aurait permis aux consommateurs d’accéder à une information cruciale sur les véritables conséquences des politiques tarifaires, souvent perçues comme largement perturbatrices et imprévisibles.
Dans sa lettre, elle sollicite des précisions sur :
- Les plans précis d’Amazon avant la conversation avec Trump concernant l’affichage des tarifs ;
- Le moment exact où l’entreprise a décidé d’abandonner ce projet ;
- Une éventuelle menace de représailles ou de mesures politiques négatives si Amazon avait maintenu son intention ;
- Des promesses de concessions ou d’exemptions tarifaires obtenues en contrepartie du retrait du projet.
Une démarche déjà engagée auprès d’autres géants
Cette lettre s’inscrit dans une démarche plus large d’Elizabeth Warren, qui avait adressé une missive similaire à Tim Cook, PDG d’Apple, après l’annonce par Trump d’exemptions tarifaires pour certains smartphones et produits électroniques.
Elle continue ainsi de surveiller de près les interactions entre le pouvoir politique et les grandes entreprises technologiques, notamment dans le contexte des politiques commerciales américaines.
Profil de la journaliste
Emma Roth est journaliste spécialisée dans les technologies, le streaming, la cryptomonnaie et les réseaux sociaux. Elle a précédemment travaillé comme rédactrice et éditrice pour plusieurs médias spécialisés.