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Ce jeudi 1er mai, la France est en proie à un épisode de chaleur exceptionnel, avec des températures pouvant atteindre fréquemment entre 26 et 30 °C dans le nord du pays. À Paris, les prévisions annoncent même un thermomètre dépassant les 30 degrés, un record inédit pour cette date.
Un pont du 1er mai aux allures estivales
Après une journée de mercredi aux températures « dignes du plein été », particulièrement sur la moitié nord où il a fait entre 25 et 29 °C, le mercure devrait encore grimper ce jeudi. Selon Météo France, les températures oscilleraient fréquemment entre 26 et 30 °C dans le nord du pays, une situation peu commune pour le début du mois de mai.
Les habitants du nord, en particulier, sont donc confrontés à un véritable coup de chaleur. Gilles Matricon, météorologue pour La Chaîne Météo, précise : « Depuis le début de cet épisode de chaleur mardi, c’est au nord de la Seine que l’on observe les températures les plus élevées ». Il souligne également que des records de chaleur ont été battus mercredi à Rouen, Lille et Dunkerque. « C’est un peu la France à l’envers », ajoute-t-il.
Une chaleur provoquée par deux phénomènes météorologiques
Ce jeudi, c’est Paris qui sera la ville la plus chaude de France, avec des températures pouvant dépasser les 30 °C dans l’après-midi. « Nous enregistrons des températures en moyenne 10 degrés au-dessus des normales de saison, qui seront même supérieures à celles d’un plein été dans l’après-midi », explique Gilles Matricon.
Cette chaleur inhabituelle s’explique par la conjugaison de deux phénomènes. Premièrement, la présence d’un anticyclone persistant sur le nord de la France réchauffe considérablement l’air, créant un effet de pompe à chaleur locale. Deuxièmement, un vent du sud, issu d’une dépression située au Portugal, accentue encore cette montée des températures.
Le sud de la France, en revanche, est moins affecté par cet épisode en raison d’un vent plus frais provenant de la mer Méditerranée, qui modère la hausse des températures dans les régions méditerranéennes.
Un phénomène précoce et remarquable
Ce pic de chaleur est-il exceptionnel ? Gilles Matricon le qualifie de « remarquable » plus que d’« exceptionnel ». Il souligne d’abord la durée de l’épisode, qui a débuté mardi et devrait se prolonger jusqu’à vendredi, totalisant quatre jours consécutifs de températures élevées. La localisation est également notable puisque le Nord est généralement moins concerné par les épisodes de chaleur intense que le Sud.
Ce qui rend cette vague de chaleur particulièrement remarquable, c’est sa précocité et les records battus. À Paris, où la barre des 30 °C pourrait être franchie ce jeudi, le précédent record pour un 1er mai était de 28,7 °C en 2005. « Atteindre 30 °C dans la capitale un 1er mai n’est jamais arrivé depuis la création des relevés météorologiques », précise le spécialiste.
En moyenne, c’est seulement autour du 16 juin que Paris enregistre pour la première fois des températures supérieures à 30 °C dans l’année, selon les données de Météo France.
Si de tels épisodes de chaleur ne sont pas inédits, ils deviennent de plus en plus fréquents et précoces en France depuis la fin des années 1980, un phénomène attribué au réchauffement climatique.
Des changements climatiques visibles dès la semaine prochaine
Pour la suite, le météorologue annonce une nette dégradation du temps à partir de samedi. « L’été, c’est terminé », affirme-t-il. Les températures chuteront sous les normales de saison, accompagnées d’une dégradation météorologique entre samedi et dimanche. « Ce sera un changement brutal, on passera de l’été à l’automne en l’espace d’un week-end », prévient-il.