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Une nouvelle fusillade survenue samedi 3 mai au soir dans le quartier populaire de Villejean, à Rennes, a fait deux mineurs blessés, ravivant la tension autour du trafic de stupéfiants dans cette zone. Ce drame s’est déroulé quasiment au même endroit que la fusillade du 17 avril dernier, au cours de laquelle trois hommes avaient été atteints par des balles.
Un nouvel épisode de violence armée
Vers 19 h 30, dans une rue adjacente à la dalle Kennedy, où se concentrent commerces et station de métro, un groupe d’hommes est descendu d’un véhicule, armé d’au moins une arme automatique, avant de faire feu sur un autre groupe présent sur place, a expliqué le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet.
Une dizaine de coups de feu ont été tirés, blessant aux jambes deux mineurs âgés de 16 et 17 ans. Un troisième adolescent a également été touché par plusieurs agresseurs. Les assaillants ont ensuite pris la fuite en voiture, rapidement poursuivis par les forces de l’ordre, qui ont interpellé trois suspects âgés de 19 à 21 ans à Saint-Grégoire, commune limitrophe de Rennes.
Régine Komokoli, élue locale et habitante du quartier, a témoigné de l’angoisse ressentie : « Il y a eu des tirs et on a vu des jeunes courir. C’est terrible parce que ça recommence encore alors que sur la dalle il y avait des policiers ! » Elle déplore que les tensions liées à la précédente fusillade n’aient pas eu le temps de retomber avant ce nouvel incident.
Une arme de type kalachnikov retrouvée
Les deux blessés par balles ont été opérés et leur pronostic vital n’est pas engagé. Le troisième adolescent est déjà sorti de l’hôpital. Les blessures témoignent de la violence des échanges, confirmée par la découverte d’impacts sur trois véhicules et un appartement inoccupé à proximité.
Le procureur a précisé que l’arme utilisée, une kalachnikov, a été retrouvée sur l’itinéraire de fuite des assaillants, soulignant l’intensité des tirs.
Enquête et renforts policiers
Une enquête a été ouverte pour tentative de meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs et violences volontaires en réunion. Elle est confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de Rennes.
Dans la nuit suivant la fusillade, la préfecture d’Ille-et-Vilaine a dépêché une compagnie de CRS à Villejean afin de renforcer la sécurité et tenter de rétablir le calme dans ce quartier marqué par les trafics.
Réactions et préoccupations locales
Lénaïc Brièro, maire adjointe en charge de la sécurité, a dénoncé ce nouvel épisode de violence comme un « règlement de comptes entre narcotrafiquants » particulièrement « glaçant et révoltant ».
Elle a souligné l’efficacité des forces de l’ordre, tout en exprimant une « incompréhension légitime » face à la persistance de ces fusillades malgré les moyens déployés. L’élue a également réclamé un renforcement des ressources étatiques dédiées à la lutte contre le trafic de stupéfiants et à la protection des habitants.
Contexte : un quartier sous tension depuis avril
Le 17 avril, une fusillade avait déjà fait trois blessés dans une sandwicherie de Villejean, un quartier considéré comme l’un des plus touchés par le trafic de drogues à Rennes. Quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans et suspectés d’avoir formé le commando responsable, avaient été placés en détention provisoire.
Les enquêtes ont révélé leur implication dans un réseau de trafic organisé par des individus originaires de la région parisienne, actif sur la dalle Kennedy depuis janvier dernier, selon les autorités judiciaires.