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La série Hacks offre une bouffée d’air frais dans le paysage télévisuel actuel. Paulien Cornelisse, écrivaine et humoriste, l’a découverte en pleine convalescence et partage son appréciation pour cette comédie légère, qui mise avant tout sur la simplicité du plaisir.
Un divertissement simple et agréable
En phase de rééducation après une opération, Paulien Cornelisse s’est tournée vers le visionnage de séries depuis son vélo d’appartement, un appareil qu’elle trouve peu esthétique mais nécessaire pour sa santé. Sur Netflix, on lui a proposé Hacks, qu’elle a d’abord pris pour une nouveauté. En réalité, la série est sortie en 2021 et compte désormais quatre saisons.
Ce n’est donc qu’un peu contrainte qu’elle a commencé ce programme, qu’elle qualifie de « simplement agréable » — un qualificatif rare dans le monde des séries où la surenchère dramatique est devenue la norme.
Une comédie sur deux générations d’humoristes
Hacks raconte l’histoire de Deborah Vance (Jean Smart), une humoriste à succès mais un peu démodée, qui remplit les salles de Las Vegas. Son contrat est menacé par l’arrivée de nouvelles stars plus jeunes et tendances. C’est alors qu’Ava Daniels (Hannah Einbinder), une jeune humoriste de la génération Z récemment « annulée » pour un tweet, est engagée pour moderniser son spectacle.
Le duo, au départ hostile, évolue vers une relation de complicité. La série oscille entre comédie romantique et amitié, explorant leurs différences générationnelles et artistiques. Le terme « hack » désigne un comédien peu original, ce qui touche aussi bien Deborah qu’Ava, toutes deux convaincues d’incarner l’authenticité.
Une époque où le simple « plaisir » se fait rare
Depuis qu’elle ne peut plus se produire sur scène, Paulien Cornelisse regarde plus de séries à la maison, constatant que beaucoup déçoivent. Même des productions acclamées comme The White Lotus la laissent perplexe face à leur durée et leur traitement des thèmes.
Hacks, à l’inverse, séduit par sa légèreté et son humour, un vrai plaisir simple et rare dans l’offre télévisuelle actuelle.
Le retour d’une « hard comedy » centrée sur l’humour
Dans un podcast, Richard Osman souligne que les comédies traditionnelles, axées sur les rires purs, sont de moins en moins récompensées au profit de séries plus dramatiques, émotionnellement lourdes comme The Bear. Il regrette l’érosion des « hard comedies », où le choix premier est la blague.
Hacks ne fait pas partie de cette catégorie pure, avec ses moments sensibles et l’absence de public en direct, mais elle privilégie néanmoins l’humour, ce qui est notable aujourd’hui.
Un duo féminin aux dialogues riches
La série se distingue par ses personnages féminins principaux et son thème centré sur la comédie professionnelle, réussissant largement le test de Bechdel. Les deux femmes discutent souvent des limites et exigences de leur art, entre anecdotes personnelles et punchlines.
Cette dynamique révèle aussi un fossé générationnel dans la manière d’aborder l’humour : Ava cherche l’authenticité dans l’expression de sa vie, tandis que Deborah privilégie la construction de la chute, indépendamment de la véracité.
Exploration nuancée des différences générationnelles
Si la série reprend certains clichés, comme l’obsession d’Ava pour le lait d’avoine, elle évite le manichéisme. Ni Deborah ni Ava ne sortent vraiment victorieuses du débat sur leurs méthodes et expériences.
Un épisode illustre cette complexité lorsqu’elles évoquent une ancienne propriétaire de club de comédie accusée de comportements abusifs : Ava reproche le silence des femmes à l’époque, tandis que Deborah défend sa génération, estimant avoir ouvert la voie pour les suivantes.
Une comédie attachante et accessible
Hacks est une série tendre qui fait aimer ses personnages. Elle ne traite pas de sujets lourds comme les drames de riches, le crime, la politique ou la dystopie, mais de femmes déterminées à faire rire malgré un monde peu accommodant.
Ce n’est pas une série dont tout le monde parlera en urgence, mais son charme discret peut être une pause bienvenue pour ceux qui souhaitent une comédie sincère sans prétention.