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Explosion à Rafah : pertes au sein des troupes israéliennes
Une explosion survenue à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a fait des morts et des blessés parmi les soldats israéliens de la brigade Golani, qui étaient en train de faire sauter un bâtiment, selon des sites israéliens. Un blackout médiatique israélien entoure actuellement l’incident et aucune déclaration officielle du gouvernement israélien n’a été publiée à ce jour.
Des témoins sur place ont rapporté à Al Jazeera une forte détonation, ainsi que des hélicoptères israéliens tentant d’évacuer les blessés. Ils ont également fait état de combats intenses dans la zone.
Affrontements intenses à Rafah
Tareq Abu Azzoum, correspondant d’Al Jazeera à Deir el-Balah, a indiqué que la branche armée du Hamas, les Brigades Qassam, mène des « affrontements violents au corps à corps avec les forces d’occupation israéliennes » dans le quartier El Geneina à l’est de Rafah.
Les Brigades Qassam ont aussi rapporté que plusieurs soldats israéliens seraient piégés sous les décombres d’un bâtiment précédemment miné par le Hamas, une tactique fréquemment utilisée pour tendre des embuscades aux troupes au sol israéliennes.
Dans un communiqué, les Brigades Qassam ont précisé : « Dans le cadre des opérations ‘Portes de l’Enfer’, nous avons déclenché un puissant engin explosif visant une patrouille de sept soldats près de la mosquée Omar Ibn Al-Khattab dans le quartier Al-Tannour, à l’est de Rafah. Nous avons constaté la présence de corps démembrés de plusieurs soldats israéliens sur les lieux. »
Les forces israéliennes rencontreraient des difficultés à évacuer les morts et les blessés en raison de l’intensité des combats. Des images diffusées par des sources israéliennes montrent des hélicoptères transportant des soldats vers des hôpitaux.
Destruction systématique à Rafah et situation humanitaire
Hani Mahmoud, depuis Gaza, a indiqué que les soldats israéliens étaient en train de poser des câbles explosifs dans le cadre d’une démolition systématique des habitations à Rafah, où la majorité des bâtiments ont été détruits depuis l’invasion.
Des témoins décrivent un déploiement d’hélicoptères militaires sur la ligne de front, accompagnés de tirs d’armes lourdes et d’explosions répétées avant une accalmie temporaire.
Par ailleurs, des frappes aériennes israéliennes ont fait au moins 16 morts palestiniens dans la bande de Gaza, après une période de 24 heures particulièrement meurtrière qui a coûté la vie à plus de 100 personnes.
De nouvelles attaques ont fait trois morts à Deir el-Balah et au camp de réfugiés de Nuseirat, tandis qu’un bombardement à Shujayea a tué une personne et blessé plusieurs autres.
Au nord, une frappe aérienne a touché une maison à Beit Lahiya, tuant neuf personnes. Les secours recherchent encore une femme présumée ensevelie sous les décombres. Cette zone était « remplie de déplacés », selon les rapports.
Dans la ville de Khan Younis, une fillette a été tuée et quatre autres blessées par des tirs d’artillerie israéliens visant des tentes abritant des familles déplacées.
Crise alimentaire et conséquences du blocus
Le blocus israélien sur Gaza, renforcé depuis le 2 mars, aggrave la crise humanitaire en coupant l’aide et en paralysant les secours. Le World Central Kitchen (WCK), un des principaux fournisseurs alimentaires, a annoncé l’arrêt complet de ses opérations, faute de farine et de ressources de base.
WCK fournissait quotidiennement environ 130 000 repas et 80 000 pains. Jose Andres, fondateur de l’organisation, a déclaré : « Les camions sont prêts en Égypte, en Jordanie et en Israël, mais ils ne peuvent bouger sans autorisation. L’aide humanitaire doit pouvoir circuler. »
Le Programme alimentaire mondial avait déjà alerté sur l’épuisement de ses stocks à Gaza, mettant fin à une bouée de sauvetage pour des centaines de milliers de Palestiniens. La malnutrition s’étend rapidement, et les équipes humanitaires ne peuvent plus soigner ni prévenir les maladies liées à la faim.
Des associations dénoncent le blocus comme une « tactique de famine » pouvant constituer un crime de guerre. Sean Carroll, président d’Anera, souligne que la crise a atteint un point critique avec une baisse drastique des livraisons d’aide.
« Nous livrions près d’un million de repas par semaine, et nous n’avons livré que quelques milliers durant les 66 derniers jours », précise-t-il, appelant à des pressions diplomatiques pour permettre la reprise de l’aide humanitaire.
Dans les centres d’aide encore ouverts, règne la confusion, avec des files de femmes, d’enfants et d’hommes se disputant des rations de plus en plus rares. Les pénuries de carburant ont paralysé la distribution d’eau et la fermeture des boulangeries aggrave la situation.
Montée des tensions régionales : Israël menace l’Iran
Au-delà de Gaza, les tensions s’exacerbent. Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a averti l’Iran qu’il pourrait subir le même sort que le Hamas ou le Hezbollah, après une attaque au drone des Houthis près de l’aéroport Ben Gourion.
« Vous êtes directement responsables », a-t-il déclaré jeudi. « Ce que nous avons fait au Hezbollah à Beyrouth et au Hamas à Gaza, nous le ferons à Téhéran aussi. »
Les rebelles Houthis du Yémen ont lancé un missile balistique ciblant l’aéroport international Ben Gourion à Tel Aviv dimanche, affirmant agir en soutien aux Palestiniens de Gaza.
Cette attaque a perturbé les vols et provoqué des frappes israéliennes sur l’aéroport de Sanaa et des centrales dans les zones contrôlées par les Houthis, faisant au moins un mort et plusieurs blessés.
L’Iran a nié son soutien à l’assaut des Houthis. Malgré un cessez-le-feu négocié par Oman entre les États-Unis et les Houthis, garantissant la « liberté de navigation » en mer Rouge, le porte-parole houthi Yahya Saree a annoncé la poursuite des opérations militaires contre Israël et ses navires.