Home ActualitéEncadrer le droit de grève à la SNCF : nouvelles propositions en débat

Encadrer le droit de grève à la SNCF : nouvelles propositions en débat

by Sara
France

Les débats autour de l’encadrement du droit de grève à la SNCF resurgissent sur la scène politique, alors que plusieurs syndicats ont lancé des appels à la mobilisation cette semaine. Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a proposé d’allonger le préavis de grève de 48 à 72 heures, afin de mieux informer les usagers et organiser le service public.

Allonger le préavis de grève pour mieux informer les voyageurs

Philippe Tabarot a souligné ce mardi sur Franceinfo la difficulté actuelle de gérer les services lors des grèves, en raison du délai trop court pour prévenir les usagers. « La difficulté – c’est quelque chose au niveau législatif qui pourrait peut-être un jour évoluer – c’est que les cheminots grévistes ont des préavis dormants et ont la possibilité de se déclarer simplement 48 heures avant le jour de grève », a-t-il regretté.

Selon lui, passer à un préavis de 72 heures permettrait « une bien meilleure information » et une organisation plus efficace du service. « La base d’une bonne communication pour les usagers, c’est de pouvoir avoir l’information en amont et de la donner de manière très transparente le plus tôt possible », a-t-il insisté.

Le ministre est également revenu sur une proposition de loi adoptée par le Sénat en avril 2024, qu’il avait défendue en tant que sénateur LR. Celle-ci prévoyait notamment un quota annuel de 30 jours durant lesquels les agents de transport pourraient être privés du droit de grève, avec une limite de sept jours consécutifs par période d’interdiction. « Je ne vais pas me dédire par rapport au parlementaire que j’étais encore il y a quelques mois », a-t-il affirmé, ajoutant qu’« il faudra tirer un enseignement de cette grève ».

Vers une interdiction des grèves aux heures de pointe

Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a proposé d’interdire les grèves pendant les heures de pointe pour garantir la continuité du service. « Depuis des années, je plaide pour un service garanti aux heures de pointe parce que je n’arrive pas à comprendre comment une belle entreprise de service public peut bloquer les Franciliens et leur pourrir la vie », a-t-elle déclaré lundi sur France 2.

Elle défend la mise en place d’une loi imposant un service complet durant ces périodes cruciales, permettant ainsi aux usagers de se déplacer pour le travail sans perturbation. Ce service garanti se distingue du service minimum prévu par la loi de 2007, qui permettait d’instaurer un niveau minimal de circulation mais sans obligation légale stricte pour les entreprises de transport collectif.

Valérie Pécresse précise que son projet vise à assurer « un service plein aux heures de pointe » et à « interdire la grève à certaines heures de la journée ».

Une grève perçue comme un « mauvais feuilleton »

Clément Beaune, ancien ministre des Transports et haut-commissaire au plan, a qualifié la grève actuelle à la SNCF de « mauvais feuilleton » lors d’une intervention sur TF1 lundi. « Les Français ont parfois l’impression d’un mauvais feuilleton, quand il y a un pont, qu’il y a des vacances, il y a des grèves qui surgissent », a-t-il observé.

Il a appelé à privilégier davantage le dialogue social en amont, la grève devant rester « un dernier recours » plutôt que le premier acte d’une négociation, afin d’éviter des perturbations lors de périodes sensibles.

Malgré des négociations prolongées, la CGT-Cheminots a maintenu son appel à la grève dès lundi, ciblant contrôleurs et conducteurs. Les revendications portent sur une revalorisation de la prime de travail et une meilleure organisation des plannings, souvent modifiés à la dernière minute selon les syndicats.

SUD-Rail, autre syndicat majeur, a quant à lui mobilisé les agents commerciaux, responsables de l’accueil et de la relation client, dès lundi.

Des revendications salariales et d’organisation maintenues

Le Collectif national ASCT (CNA) appelle aussi à la grève les 9, 10 et 11 mai, ciblant particulièrement les contrôleurs. Ces syndicats demandent une augmentation de 100 euros par mois de la prime de travail ainsi qu’une meilleure prévisibilité des plannings.

Ils appellent également les ouvriers chargés de la maintenance à se mobiliser mardi et les conducteurs mercredi.

La direction de la SNCF a exclu toute hausse salariale supplémentaire, estimant avoir déjà accordé une augmentation moyenne de 2,2 % en novembre 2023, au-dessus du taux d’inflation estimé à 1,5 % en 2025 par la Banque de France.

Jean-Pierre Farandou, PDG dont le mandat se termine cet été pour cause de limite d’âge, reconnaît cependant des difficultés liées aux plannings, « avec de nouveaux outils qui ajoutent des contraintes ».

Un trafic ferroviaire assuré à 90 % malgré la grève

Malgré l’appel à la grève lancé par plusieurs syndicats, le PDG de la SNCF a assuré ce mardi que « 90 % des trains vont rouler ce week-end ». Il a précisé que « tous les départs vont bien se passer puisqu’il n’y a quasiment pas de grève mercredi, jeudi », signalant également qu’un train circulera dimanche pour permettre aux voyageurs de rentrer.

La SNCF a par ailleurs annoncé qu’une compensation financière serait proposée aux clients impactés par des annulations liées à la mobilisation des cheminots ce week-end.

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source:https://www.latribune.fr/economie/france/encadrer-le-droit-de-greve-les-propositions-ressurgissent-a-la-veille-du-mouvement-a-la-sncf-1024373.html

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