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Un deuxième journaliste péruvien a été assassiné en 2025, suscitant une vive inquiétude quant à la liberté de la presse et à la montée de la violence dans le pays.
Un meurtre ciblé à Iquitos
Raul Celis Lopez, animateur de la radio La Karibeña dans la région de Loreto, au nord-est du Pérou près de la frontière brésilienne, a été tué mercredi matin par des hommes armés alors qu’il se rendait sur son lieu de travail en moto-taxi. L’Association nationale des journalistes (ANP) a confirmé que deux individus circulant à moto l’ont pris pour cible vers 05h30.
Ce drame intervient moins de six mois après le meurtre de Gaston Medina, journaliste engagé dans la dénonciation de la corruption et de l’extorsion dans le sud du pays, à Ica, en janvier 2025.
Un journaliste engagé et sans peur
Âgé de 70 ans, Raul Celis Lopez animait une émission quotidienne très suivie sur La Karibeña où il dénonçait régulièrement la violence criminelle ainsi que les pratiques des mafias locales. Selon Anita Tirado, coordinatrice de la station, il était particulièrement attentif aux prêts informels dits « gota a gota », des crédits à taux exorbitants octroyés par des groupes mafieux utilisant souvent la violence pour recouvrer leurs créances.
« Il n’avait pas peur, chaque jour il faisait des commentaires sur ces prêts informels à taux élevés », a-t-elle affirmé lors d’une interview à la radio Exitosa.
Réactions et enquêtes en cours
L’Association nationale des journalistes a exigé une action rapide et efficace pour élucider ce nouvel assassinat qui afflige le journalisme péruvien. L’Institut Presse et Société ne ferme pas la porte à l’hypothèse selon laquelle ce meurtre serait lié aux activités journalistiques de Raul Celis Lopez.
Le Comité pour la Protection des Journalistes, basé à New York, a exprimé sa profonde préoccupation et a appelé à une enquête approfondie afin de déterminer les motivations exactes de cet assassinat.
Le ministère de l’Intérieur a dépêché des unités spécialisées à Iquitos, tandis que le ministère public a ouvert une enquête officielle.
Un contexte alarmant pour la liberté de la presse
Le Pérou est classé 125e sur 180 pays dans l’Indice de la liberté de la presse 2024 de Reporters sans frontières, une position en déclin depuis 2022. En 2024, l’ANP a recensé 392 attaques et agressions contre des journalistes, un record depuis le début du siècle.
Cette situation reflète une montée inquiétante des extorsions et de la criminalité violente dans plusieurs régions, qui a conduit les autorités à décréter l’état d’urgence dans plusieurs zones du pays.