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Un important réseau criminel canadien de trafic de cannabis a été démantelé en France après la saisie de trois tonnes de cette drogue en provenance du Canada. Cette opération, menée par la gendarmerie des transports aériens en collaboration avec les autorités canadiennes, met en lumière un nouveau mode d’importation de cannabis sur le territoire européen, utilisant notamment le fret aérien et l’usurpation d’identités d’entreprises légitimes.
Un trafic organisé via le fret aérien
Depuis plusieurs mois, ce groupe criminel envoyait régulièrement de grandes quantités de cannabis depuis Montréal vers l’aéroport de Roissy, en région parisienne. La drogue était ensuite redistribuée à des grossistes non seulement en France, mais aussi en Allemagne et en Belgique. Pour dissimuler ces envois, les trafiquants usurpaient l’identité de sociétés françaises réellement actives, notamment dans le secteur du textile, afin de commander des cargaisons qu’ils récupéraient avant leur livraison légitime.
Au total, ce sont environ trois tonnes de cannabis qui auraient été introduites sur le territoire européen grâce à ce stratagème depuis octobre dernier, avec une fréquence d’envoi estimée à tous les quinze jours environ.
Une découverte grâce à une anomalie dans les commandes
Le réseau a été démasqué début janvier, lorsqu’un opérateur de l’aéroport de Roissy a contacté une entreprise française pour régler des frais liés à l’envoi de palettes de textile en provenance du Canada. L’entreprise, qui n’avait passé aucune commande, a alerté les autorités. La gendarmerie a alors découvert un chargement accompagné de 550 kg d’herbe de cannabis.
Cette saisie a permis d’ouvrir une enquête conjointe entre les forces canadiennes et françaises, avec le soutien d’Europol et Eurojust. Les investigations ont révélé que le cannabis provenait du Canada, pays où la consommation est légale depuis 2018, mais qu’il était exporté illégalement avec une forte teneur en principe actif, attirant ainsi l’attention des services de lutte contre le trafic de stupéfiants.
Une montée du phénomène au niveau européen
Les autorités françaises observent une augmentation du trafic de cannabis canadien à l’échelle européenne. Plusieurs saisies douanières ont été enregistrées ces dernières années, mais sans démantèlement d’organisations criminelles. Ce nouveau mode d’importation profite des surplus de cannabis produits au Canada depuis la légalisation, alimentant ainsi un marché noir en expansion.
La gendarmerie souligne que ce trafic constitue une menace grandissante, avec des cargaisons massives qui circulent à travers le continent.
Arrestations et suites judiciaires
Le 2 mai, cette opération a conduit à l’interpellation de trois personnes au Québec et de sept individus en France, dont plusieurs Canadiens au profil de trafiquants expérimentés. Cinq d’entre eux ont été mis en examen par la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris le 6 mai pour importation de stupéfiants en bande organisée.
Ces faits sont passibles de peines sévères, pouvant atteindre 30 ans de réclusion criminelle et 7,5 millions d’euros d’amende. Lors des arrestations, près de 200 kg de cannabis ont été saisis, s’ajoutant au total de 1,2 tonne déjà confisquée au cours de l’enquête.