Table of Contents
L’Iran réaffirme son droit à l’enrichissement nucléaire civil avant les négociations
Une délégation iranienne dirigée par le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi est arrivée à Mascate, capitale d’Oman, pour une quatrième série de pourparlers nucléaires indirects avec les États-Unis. L’Iran souligne fermement son droit légitime à l’enrichissement de l’uranium à des fins civiles, un droit qu’il considère non négociable.
Le droit à l’enrichissement et le contexte historique
Le ministre Araghchi a déclaré aux médias officiels que l’enrichissement est une réalisation majeure et un honneur pour la nation iranienne. Il a rappelé les lourds sacrifices consentis, notamment le sang versé par des scientifiques nucléaires, en référence aux assassinats perpétrés par Israël au fil des ans.
Malgré ces revendications, Téhéran affirme son engagement à fournir des garanties vérifiables qu’il ne développera pas d’arme nucléaire, une exigence clé des États-Unis sous l’administration Trump.
Les préparatifs diplomatiques en amont des négociations
Avant son arrivée à Mascate, Abbas Araghchi a effectué des visites en Arabie saoudite et au Qatar pour coordonner les positions avant les discussions. À Mascate, il est accompagné de ses adjoints et d’autres membres de l’équipe technique, soulignant que les négociations se déroulent indirectement avec la médiation omanaise.
L’Iran continue d’exprimer son inquiétude face aux déclarations contradictoires des négociateurs américains, conduits par Steve Witkoff, un proche de Trump. Ce dernier a réaffirmé la demande américaine de démantèlement complet du programme nucléaire iranien, incluant des sites clés comme Natanz, Fordow et Ispahan.
Contexte des négociations et obstacles récents
Initialement prévue pour début mai, la quatrième session de négociations a été reportée pour des raisons logistiques, selon Oman. Ce retard survient après une série d’incendies majeurs dans plusieurs villes iraniennes, dont une explosion meurtrière dans le port de Bandar Abbas ayant fait des dizaines de morts et plus de 1 200 blessés.
En parallèle, la tension reste élevée entre les États-Unis et l’Iran. Le président Trump a récemment limogé Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale et fervent opposant à l’Iran, accusé de préparer une stratégie militaire avec Israël. Trump et ses alliés ont plusieurs fois menacé d’attaques militaires dévastatrices si les pourparlers échouent.
Sanctions américaines et pression maximale sur l’Iran
Les États-Unis ont intensifié leur campagne de sanctions en visant, entre autres, un groupe chimique chinois et trois opérateurs de terminaux portuaires, dans le but de réduire à zéro les exportations pétrolières iraniennes. Malgré ces mesures, l’Iran continue d’exporter principalement vers la Chine.
La politique de « pression maximale » lancée en 2018 par Trump, après son retrait unilatéral de l’accord nucléaire de 2015, a restreint l’enrichissement d’uranium à 3,67 % avec des centrifugeuses de première génération, mais a été critiquée pour ses clauses d’expiration jugées défavorables par Washington.
Situation actuelle de l’enrichissement nucléaire iranien
Actuellement, l’Iran enrichit son uranium jusqu’à 60 %, un niveau proche des 90 % nécessaires pour fabriquer une arme nucléaire. Toutefois, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé que Téhéran n’a entrepris aucun effort pour développer une arme nucléaire.