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Les isoflavones du soja et leurs impacts hormonaux
Les isoflavones, présentes naturellement dans les légumes secs tels que le soja, sont des molécules reconnues pour leur activité hormonale œstrogénique. Bien que généralement inoffensives lorsqu’elles sont consommées dans le cadre d’une alimentation variée, certaines préparations à base de soja peuvent présenter des risques pour le système reproducteur.
Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), ces composés peuvent perturber le fonctionnement hormonal physiologique, entraînant des effets indésirables notables, notamment sur la fertilité et le développement reproducteur.
Seuils toxicologiques et dépassements préoccupants
Pour la première fois, l’Anses a défini des seuils toxicologiques qui garantissent une exposition sans risque significatif : 0,02 mg d’isoflavones par kg de poids corporel et par jour pour la population générale, et 0,01 mg/kg pour les femmes enceintes, en âge de procréer, ainsi que les enfants prépubères.
Or, les données recueillies révèlent un dépassement de ces valeurs chez une part importante de la population française consommant des produits à base de soja :
- 76 % des enfants de 3 à 5 ans
- 53 % des filles de 11 à 17 ans
- 47 % des adultes, hommes de 18 ans et plus, ainsi que des femmes de 18 à 50 ans
Face à ces constats, l’Anses recommande de ne pas servir d’aliments à base de soja en restauration collective afin de limiter cette surexposition, particulièrement dans les cantines scolaires.
Réduire la consommation d’isoflavones issues du soja
Pour limiter l’apport en isoflavones, il est conseillé de diversifier son alimentation végétale en privilégiant d’autres légumineuses, telles que :
- Les lentilles, riches en fer
- Les haricots
Il n’est pas nécessaire d’éliminer complètement le soja de l’alimentation. Cependant, il faut savoir que la teneur en isoflavones varie considérablement selon le produit :
- Les biscuits apéritifs au soja contiennent jusqu’à 100 fois plus d’isoflavones que la sauce soja.
- La teneur des desserts au soja fluctue en fonction de la variété de soja utilisée, des conditions de culture, de la maturité des plantes, ainsi que des procédés de fabrication.
L’Anses invite les industriels à adopter des techniques agronomiques et des procédés de fabrication visant à maîtriser la concentration en isoflavones dans les aliments.
Risques sanitaires liés aux isoflavones
Une consommation modérée de produits à base de soja ne semble pas poser de menace majeure. En revanche, un excès peut engendrer des effets notables :
- Allongement de la durée des règles pouvant atteindre deux jours supplémentaires
- Réduction de la fertilité, comme démontré dans une étude de 2014 sur 12 000 femmes, où une consommation d’isoflavones supérieure à 40 mg par jour diminuait la fertilité de 3 %
Les autorités sanitaires françaises recommandent ainsi aux femmes enceintes de limiter leur consommation à un seul aliment à base de soja par jour.
Contrairement à certaines pratiques dans les pays asiatiques où les enfants consomment quotidiennement des produits à base de soja dès leur plus jeune âge, l’Anses déconseille cette habitude en France. Il est notamment recommandé d’éviter ces produits pour :
- Les enfants de moins de 3 ans
- Les préadolescents
Ces phases de croissance rendent l’organisme particulièrement sensible aux effets des œstrogènes contenus dans les isoflavones.