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Consommation d’alcool : Risques accrus de lésions cérébrales et Alzheimer

by Sara
Consommation d'alcool : Risques accrus de lésions cérébrales et Alzheimer

Une consommation hebdomadaire d’au moins huit verres d’alcool pourrait accroître les risques de lésions cérébrales liées au déclin cognitif et à la maladie d’Alzheimer, selon une étude récente.

Des lésions cérébrales plus fréquentes chez les gros consommateurs d’alcool

Publiée le 9 avril dans la revue Neurology, cette recherche révèle que les gros buveurs présentent une probabilité plus élevée de développer un type de lésion cérébrale vasculaire associée aux troubles de la mémoire et de la réflexion, comparativement aux personnes qui n’ont jamais consommé d’alcool.

Cette association concerne également les anciens gros consommateurs, c’est-à-dire ceux ayant arrêté de boire au moins trois mois avant leur décès. Ces deux groupes, gros buveurs actifs et anciens buveurs lourds, affichent un taux accru d’agglomérats de protéines tau dans les cellules cérébrales, biomarqueurs reconnus de la maladie d’Alzheimer, par rapport aux buveurs modérés ou non-buveurs.

Une étude basée sur l’autopsie cérébrale de participants brésiliens

L’enquête porte sur les données de 1 781 participants décédés au Brésil, âgés en moyenne de 75 ans, tous ayant bénéficié d’autopsies cérébrales. Les habitudes de consommation d’alcool durant leur vie ont été renseignées par leurs proches.

Les chercheurs ont défini les gros buveurs comme ceux consommant huit verres standards ou plus par semaine, les buveurs modérés entre un et sept verres, tandis que 965 participants n’avaient jamais bu. Parmi eux, 319 étaient modérés, 129 gros buveurs et 368 anciens gros buveurs.

Les proches ont également évalué les capacités cognitives des participants dans les mois précédant leur décès grâce à un questionnaire.

Impact de l’alcool sur la santé cérébrale et cognition

Après ajustement des paramètres pouvant influencer la santé cérébrale (tabagisme, activité physique, âge au décès), les résultats montrent que les gros buveurs ont 133 % plus de risques de présenter des lésions cérébrales vasculaires que les non-buveurs. Les anciens gros buveurs ont un risque augmenté de 89 %, tandis que les buveurs modérés voient leur risque croître de 60 %.

Ces groupes présentent également d’autres indicateurs de mauvaise santé cérébrale :

  • Les anciens gros buveurs ont une masse cérébrale réduite et des capacités cognitives plus faibles.
  • Les gros buveurs décèdent en moyenne 13 ans plus tôt que les non-buveurs.
  • Les deux catégories ont des probabilités accrues de développer des enchevêtrements de protéines tau, marqueurs de la maladie d’Alzheimer.

Les mécanismes potentiels des lésions cérébrales liées à l’alcool

Selon Alberto Fernando Oliveira Justo, chercheur à l’Université de Heidelberg et à l’Université de São Paulo, la consommation d’alcool contribue aux lésions vasculaires, au stress oxydatif et à l’inflammation, phénomènes susceptibles d’augmenter les lésions cérébrales chez les buveurs.

Le docteur Mashal Khan, spécialiste en psychiatrie clinique, explique que l’alcool peut endommager les vaisseaux sanguins, diminuant ainsi le flux sanguin vers le cerveau, et provoquer une inflammation qui nuit aux tissus cérébraux. À long terme, la consommation excessive modifie la structure du cerveau, rétrécissant des zones impliquées dans la prise de décision, la mémoire, l’apprentissage, ainsi que dans le mouvement et l’équilibre.

Le chercheur souligne aussi que les dommages perdurent même après l’arrêt de la consommation excessive.

Un besoin de recherches complémentaires

Cette étude se distingue par l’analyse directe de tissus cérébraux humains, contrairement aux recherches antérieures souvent basées sur des modèles animaux ou l’imagerie. Toutefois, d’autres investigations sont nécessaires, notamment pour suivre l’évolution de la santé des participants dans le temps.

Edith Sullivan, professeure en psychiatrie à l’Université de Stanford, rappelle la prudence quant à l’interprétation des résultats, soulignant que d’autres facteurs comme l’âge avancé pourraient aussi expliquer certaines anomalies cérébrales.

Recommandations pour préserver la santé cérébrale

Pour limiter les risques liés à l’alcool, il est conseillé de réduire, voire d’arrêter la consommation. Les recommandations officielles préconisent de ne pas dépasser un verre par jour pour les femmes et deux pour les hommes. Cette nouvelle étude suggère qu’il serait encore plus prudent de limiter la consommation à sept verres hebdomadaires afin d’éviter la catégorie des gros buveurs.

Les gros buveurs actuels ou anciens devraient également surveiller d’autres facteurs influant sur la santé cognitive :

  • Contrôle de la pression artérielle, du cholestérol et de la glycémie.
  • Arrêt du tabac.
  • Maintien d’une activité physique et sociale régulière.

Évolution des comportements face à l’alcool

La consommation d’alcool a légèrement diminué ces dernières années, en particulier chez les jeunes qui perçoivent davantage l’alcool comme un danger pour la santé. En 2023, l’Organisation mondiale de la Santé a publié un communiqué affirmant qu’« aucun niveau de consommation d’alcool n’est sans risque pour la santé ».

Alberto Justo espère que cette prise de conscience continuera de s’amplifier, insistant sur le fait que même une consommation modérée peut avoir des impacts significatifs sur la santé cérébrale. Une meilleure connaissance des risques associés à l’alcool pourrait encourager des choix plus sains, bénéfiques pour le cerveau et le bien-être global à long terme.

source:https://www.health.com/heavy-drinking-greater-risk-of-brain-injury-11714027

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