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Le président Donald Trump annonce que les États-Unis pourraient dévoiler cette semaine de nouveaux accords commerciaux alors que son administration est sous pression pour conclure des ententes avec des partenaires majeurs avant la fin de la pause de 90 jours sur les tarifs réciproques, prévue le 9 juillet.
Les négociations commerciales en cours
Depuis l’annonce de plusieurs tarifs douaniers début avril depuis le Rose Garden, Donald Trump et son équipe sont en mode négociation. Ils ont rencontré des dirigeants étrangers du Canada, d’Italie, d’Inde, du Japon et d’autres partenaires commerciaux clés des États-Unis. L’administration a instauré ces taxes en plusieurs phases ces derniers mois, provoquant une volatilité continue sur les marchés et alimentant les craintes d’une récession américaine.
Dimanche, depuis l’Air Force One, le président a déclaré que « des accords pourraient très bien être conclus cette semaine ». Mardi, devant la commission des crédits de la Chambre, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a confirmé cette échéance potentielle sans toutefois entrer dans les détails.
Entre-temps, les petites entreprises, les investisseurs et les consommateurs attendent avec impatience de connaître l’issue de ces négociations, dans un contexte d’incertitude économique persistante. Un tarif de base de 10 % est en vigueur depuis le 5 avril sur la majorité des produits importés, tandis que les tarifs réciproques appliqués à d’autres pays – à l’exception de la Chine – sont suspendus pour 90 jours.
La Chine, pays le plus impacté par les tarifs
La Chine demeure le pays le plus affecté par ces mesures tarifaires. Donald Trump a imposé des taxes pouvant atteindre 145 % sur les importations chinoises, auxquelles Pékin a répondu par des tarifs à 125 % sur les produits américains. Cette guerre commerciale impacte déjà les entreprises et consommateurs américains, provoquant des hausses de prix dans plusieurs secteurs et des risques de pénuries similaires à celles observées pendant la pandémie, attendues dès cet été.
État des négociations
La Maison-Blanche a évoqué plusieurs calendriers possibles pour la conclusion d’accords, sans préciser de dates ni de pays concernés.
Scott Bessent a indiqué mardi que plus de 80 à 90 % des négociations pourraient être achevées d’ici la fin de l’année, voire plus tôt, pour les pays avec lesquels les États-Unis ont un déficit commercial. Certains experts anticipent néanmoins un processus plus long.
Han-koo Yeo, ancien ministre sud-coréen du Commerce et chercheur au Peterson Institute for International Economics, estime que les pays partenaires souhaiteraient avancer prudemment, compte tenu des implications à long terme de ces accords.
Ian Bremmer, président du Eurasia Group, prévoit que les négociations pourraient se prolonger en juin, bien que certains pays soient motivés à accélérer le processus. « Tous ceux impliqués ont été invités à soumettre leurs meilleures offres », précise-t-il.
Les partenaires commerciaux des États-Unis
Mardi, Scott Bessent a confirmé que les États-Unis négocient actuellement avec 17 des 18 relations commerciales jugées importantes. Certains partenaires ont déjà présenté de très bonnes propositions en cours de renégociation.
Au cours des dernières semaines, les discussions ont porté sur le commerce avec le Canada, l’Italie, l’Inde, le Japon et le Royaume-Uni. Bien que l’ordre d’annonce des accords reste incertain, les experts s’attendent à des ententes prochaines avec le Japon, la Corée du Sud, le Royaume-Uni et l’Inde, pays engagés depuis longtemps dans ces négociations.
Le Eurasia Group anticipe notamment un accord avec le Japon d’ici la mi-juin.
La Chine encore absente des négociations actives
Scott Bessent a précisé au Congrès que les États-Unis n’avaient pas encore entamé de négociations commerciales actives avec la Chine. En avril, Donald Trump avait évoqué une conversation avec le président chinois Xi Jinping, mais la Chine avait démenti tout dialogue en cours.
Cependant, une rencontre entre le secrétaire au Trésor américain et une délégation chinoise de haut niveau est prévue ce week-end en Suisse, a annoncé l’administration américaine. Le compte officiel de l’ambassade chinoise sur le réseau social X a confirmé cette réunion, précisant que le vice-Premier ministre He Lifeng conduira les pourparlers du 9 au 12 mai en Suisse.
À quoi pourraient ressembler ces accords commerciaux ?
Il est difficile de prédire le contenu exact des futurs accords tarifaires. Selon Han-koo Yeo, habitué des négociations bilatérales et multilatérales, ces pactes seraient probablement des « accords de gentlemen » non contraignants, laissant la possibilité aux États-Unis de revenir sur leur engagement en imposant de nouveaux tarifs.
Clayton Allen du Eurasia Group souligne la complexité des accords commerciaux : ils aboutissent souvent à des accords de principe sur certains points clés, avec la promesse de poursuivre les négociations sur d’autres sujets.
Interrogé par le député de l’Ohio Dave Joyce sur le format des accords, Scott Bessent a déclaré : « Je m’attends à une réduction substantielle des tarifs qui nous sont appliqués, ainsi que des barrières non tarifaires, de la manipulation monétaire et des subventions liées à la main-d’œuvre et aux investissements en capital. »
Lors d’une réunion dans le Bureau ovale avec le Premier ministre canadien Mark Carney mardi, Donald Trump a indiqué que son équipe préciserait prochainement les taux tarifaires spécifiques par pays, tout en précisant que ces chiffres pourraient être ajustés ultérieurement. « Ce sera un chiffre très juste, faible », a assuré le président. « Nous ne cherchons pas à nuire aux pays, nous voulons les aider et entretenir de bonnes relations. »