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Le Congrès américain s’apprête à voter sur un projet de loi visant à renommer le Golfe du Mexique en « Golfe d’Amérique », officialisant ainsi une décision prise par décret présidentiel. Ce changement suscite un débat politique intense au sein des États-Unis.
Un projet de loi controversé au cœur du débat politique
La Chambre des représentants doit se prononcer ce jeudi sur la proposition de loi introduite en janvier par la députée républicaine Marjorie Taylor Greene, originaire de Géorgie. Ce texte vise à modifier officiellement le nom du Golfe du Mexique en « Golfe d’Amérique » et demande aux agences fédérales de mettre à jour tous les documents officiels et cartes dans un délai de six mois après l’adoption de la loi.
Cette initiative fait suite à un décret signé par l’ancien président Donald Trump dès son deuxième jour en fonction, mais qui, jusqu’à présent, n’avait pas été inscrit dans la législation. Le changement de nom, s’il est adopté, resterait purement américain car les autres pays ne seraient pas obligés d’adopter cette nouvelle appellation.
Oppositions et soutiens au sein du Congrès
Malgré le soutien de la présidente de la conférence républicaine à la Chambre, Lisa McClain, qui justifie ce renommage par la contribution financière des Américains à la protection du golfe, le projet de loi rencontre des résistances, notamment au sein même du parti républicain. Le représentant Don Bacon du Nebraska a exprimé son désaccord, qualifiant l’initiative de « juvénile » et estimant que ce genre d’action ne reflète pas la stature des États-Unis.
Du côté démocrate, le projet est perçu comme une perte de temps et d’argent public. Selon eux, le Congrès devrait se concentrer sur des préoccupations plus sérieuses, surtout dans un contexte tendu où les républicains débattent de coupes budgétaires dans les programmes sociaux et de la réforme de l’administration fédérale.
Impacts financiers et mesures pratiques
Selon une estimation du Bureau du budget du Congrès, organisme non partisan, la mise à jour des documents fédéraux et des cartes coûterait moins de 460 000 euros sur cinq ans. Toutefois, les démocrates ont souligné lors de la réunion du Comité des règles que les écoles, bibliothèques et municipalités devraient supporter les frais liés à la modification des manuels scolaires, panneaux et autres supports.
Face à ces préoccupations, la députée républicaine Michelle Fischbach du Minnesota a suggéré des solutions simples telles que l’utilisation d’autocollants pour recouvrir l’ancien nom sur les cartes existantes, afin de limiter les coûts.
Tensions autour de la couverture médiatique
La Maison-Blanche a renforcé sa position sur le renommage, allant jusqu’à limiter l’accès des journalistes de l’Associated Press à certains événements officiels en raison du refus de l’agence de presse d’utiliser le nouveau nom. Cette dernière a engagé une procédure judiciaire contre l’administration, aboutissant à une décision judiciaire obligeant la Maison-Blanche à rétablir l’accès complet aux journalistes lorsque les espaces et événements sont ouverts aux autres médias.