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Une étude britannique récente s’est penchée sur l’urticaire solaire, une affection dermatologique rare déclenchée par l’exposition au soleil, en analysant les caractéristiques cliniques et les réponses aux traitements chez 178 patients. Cette recherche multicentrique offre un éclairage précieux sur cette pathologie et les options thérapeutiques les plus efficaces.
Une étude multicentrique sur l’urticaire solaire
Entre octobre 2019 et juin 2023, des chercheurs ont mené une étude transversale au sein de six unités spécialisées en photobiologie au Royaume-Uni. Ils ont examiné les caractéristiques cliniques et photobiologiques de 178 patients diagnostiqués positifs à l’urticaire solaire via des tests photobiologiques, réalisés et validés par des dermatologues experts.
La provocation de l’urticaire a été réalisée avec succès chez 94,2 % des participants grâce à un phototest utilisant un monochromateur, tandis que 5,8 % ont été testés avec une radiation simulant la lumière solaire. Cette méthodologie rigoureuse permet d’affiner la compréhension des déclencheurs spécifiques de la maladie.
Profil des patients et déclencheurs lumineux
L’étude révèle que 67 % des patients étaient des femmes, avec un âge médian de 35 ans au moment de l’apparition de la maladie. La majorité des participants s’identifiait comme d’origine européenne (89,2 %), et les phototypes cutanés Fitzpatrick I à III prédominaient largement, couvrant 88,5 % des cas.
Les types de lumière provoquant les symptômes variaient :
- 31,3 % des patients réagissaient uniquement aux UVA ;
- 29,4 % réagissaient à la combinaison d’UVA et de lumière visible ;
- 15,6 % présentaient une réaction aux UVA associés aux UVB.
Réponses aux traitements et efficacité d’omalizumab
Concernant les traitements, une grande majorité des participants a utilisé des écrans solaires (98,2 %) et des antihistaminiques H1 (97,6 %). Ces deux approches ont montré des taux de réponse partielle respectifs de 61,8 % et 69,6 %.
En revanche, l’omalizumab, un traitement ciblé, a démontré une supériorité notable avec un taux de réponse partielle à 53,1 % et un contrôle complet de la maladie chez 37,5 % des patients. Ce résultat dépasse largement celui d’autres thérapies telles que le montelukast (contrôle complet à 8,5 %) ou les antihistaminiques H1 (13,5 %).
Perspectives cliniques
Les chercheurs soulignent que cette étude confirme plusieurs caractéristiques déjà rapportées de l’urticaire solaire. Elle met également en lumière le fait que cette affection touche des individus de toutes origines ethniques et phototypes cutanés, même si la question de la susceptibilité spécifique selon l’ethnie reste ouverte.
Limites et cadre scientifique
Parmi les limites de cette étude, les auteurs mentionnent l’exclusion des patients négatifs aux phototests, ainsi que la nature subjective des réponses rapportées aux traitements. Néanmoins, ce travail apporte une base solide pour de futures recherches.
Cette étude, dirigée par Navandeep K. Thumber du St John’s Institute of Dermatology à Londres, a été publiée le 28 avril 2025 dans le British Journal of Dermatology.