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Après avoir dirigé pendant trente ans la boutique Betjeman & Barton à Carouge, Véronique Gallais a choisi de tourner une page importante de sa vie professionnelle. Aujourd’hui, elle partage le quotidien d’une maison d’hôtes qu’elle gère avec son mari Abdellah, nichée au cœur du désert marocain, dans la vallée du Drâa.
De la Bretagne rurale au commerce de thé à Carouge
Fille unique d’une famille bretonne, Véronique Gallais a grandi dans une ferme avec un fort tempérament. Son père, qui aurait souhaité un garçon, a vu en elle une personnalité déterminée et indépendante. Après un arrêt prématuré de ses études à 15 ans et demi, elle s’est orientée vers un apprentissage de bouchère-charcutière, métier dur mais formateur où elle a découvert ses qualités pour le commerce et le relationnel.
Son parcours l’a ensuite menée à Dinan puis à Lyon, où elle a travaillé dans le merchandising et la formation du personnel. Un premier contact avec le Maroc intervient lorsqu’elle part pour une année dans ce pays, dans le cadre d’une collaboration avec une société genevoise vendant des encyclopédies au Maroc. Ce pays la séduit immédiatement.
Une reconversion carrière pleine de passion
De retour en Suisse en 1988, Véronique s’est formée en langues, gestion, comptabilité et tourisme tout en travaillant. Une rencontre décisive avec Marion Baird, décoratrice d’intérieur, ouvre une nouvelle voie. Assistante de Marion, elle développe un sens aigu de la décoration et commence parallèlement à travailler dans la boutique de thé de la fille de Marion à Carouge. N’ayant jamais bu de thé noir auparavant, elle découvre avec émerveillement cet univers.
Quand Marion quitte la boutique, Véronique reprend les rênes en 1994 grâce à un prêt d’un ami. Sa passion pour le thé vert, notamment un Long Jing qu’elle qualifie de révélation, la conduit à devenir une experte reconnue. Elle organise des dégustations, propose des accords mets-thés et collabore avec l’École du vin à Changins. Sa fidèle collaboratrice Marie, présente depuis ses débuts, l’accompagne dans cette aventure.
Une nouvelle vie au Maroc, entre amour et reconversion
En 2007, Véronique part en vacances dans la région de Ouarzazate, dans la vallée du Drâa, et tombe immédiatement sous le charme des paysages et de la culture locale. Elle y rencontre Abdellah, originaire des montagnes alentours. Malgré leurs différences culturelles et d’âge, ils se marient en 2008 et entreprennent ensemble la restauration d’une ancienne maison en pisé dans son village natal.
Tout en continuant à travailler à Carouge, ils pilotent les travaux à distance. Douze années plus tard, leur casbah ouvre ses portes en octobre 2019, mais doit rapidement fermer à cause de la crise sanitaire. La réouverture en 2022 marque un tournant pour Véronique qui décide alors de transmettre définitivement sa boutique à Marie et de s’installer pleinement dans cette nouvelle vie marocaine.
Le thé, un lien culturel partagé
Dans la vallée du Drâa, le thé reste un symbole d’hospitalité et un rituel incontournable. Véronique continue d’en servir, mais à la manière marocaine, avec beaucoup de menthe et de sucre. Pour elle, ce breuvage est plus qu’une boisson : c’est une invitation au voyage et au partage, une passerelle entre ses racines bretonnes, ses années en Suisse et sa nouvelle vie d’expatriée au Maroc.