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Une étude britannique récente met en lumière une stratégie d’imagerie par tomodensitométrie (CT) à court terme qui améliore significativement le dépistage du cancer du poumon. En privilégiant un suivi rapide par CT basse dose (LDCT) plutôt qu’un recours immédiat au PET-CT, cette méthode pourrait non seulement optimiser la détection précoce des lésions malignes mais aussi générer des économies substantielles pour le système de santé.
Une résolution spontanée fréquente des consolidations pulmonaires
Dans le cadre d’un programme régional de dépistage du cancer du poumon au Royaume-Uni, les chercheurs ont suivi 8778 participants âgés de 55 à 74 ans, tous fumeurs actuels ou anciens, qui ont subi un bilan pulmonaire incluant un scanner à faible dose.
Sur 10 247 examens CT analysés, 113 patients présentaient des consolidations pulmonaires indéterminées. Ces derniers ont bénéficié d’un nouveau scanner six semaines plus tard afin d’évaluer l’évolution de ces anomalies.
Les résultats montrent que chez 57,3 % des 110 patients ayant réalisé ce suivi, la consolidation s’est spontanément résorbée ou fortement réduite, écartant la nécessité d’examens plus invasifs ou coûteux.
Risque accru de malignité en cas de consolidation persistante
Chez les 47 patients dont la consolidation était toujours présente à six semaines, 32 ont passé un examen PET-CT. Treize cas de cancer du poumon ont alors été confirmés.
Le risque de malignité est ainsi passé de 13,5 % chez les patients avec une consolidation initialement indéterminée à 29,8 % en cas de consolidation persistante. Les stades détectés allaient de l’IA à l’IIA, incluant un cas rare de lymphome.
Notamment, aucun patient atteint d’un cancer de stade IIA n’a connu de progression tumorale (upstaging) durant la période d’attente de six semaines.
Une approche économique et sécurisée
Selon une analyse de coûts basée sur les tarifs du National Health Service (NHS), le recours à un scanner CT à intervalle court plutôt qu’à un PET-CT immédiat pourrait générer des économies d’environ 56 000 euros pour 10 000 examens de dépistage réalisés.
Cette stratégie conservatrice limite ainsi les investigations inutiles liées à des anomalies inflammatoires transitoires, tout en assurant un suivi rigoureux des consolidations suspectes.
Les auteurs soulignent que cette méthode représente une option viable pour les programmes nationaux de dépistage, conciliant efficience économique et sécurité clinique.
Limites et perspectives
L’évaluation des consolidations indéterminées reposait sur l’appréciation des radiologues, pouvant varier selon leur expertise. Par ailleurs, le suivi à long terme manquait pour certains patients, ce qui restreint la complétude des données.
Cette étude ne couvre pas le cas des consolidations détectées lors d’un suivi nodulaire à trois mois ni les lésions de type masse ou lobaire clairement définies.
Malgré ces limites, cette recherche apporte un éclairage précieux sur la gestion optimisée des anomalies pulmonaires lors du dépistage du cancer.