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Pour les personnes souffrant de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), l’été peut représenter une période particulièrement difficile. Non seulement la saison des allergies bat son plein, mais la hausse des températures et de l’humidité favorise également les exacerbations de la MPOC.
Impact des températures élevées et de l’humidité sur la MPOC
Les variations importantes du taux d’humidité aggravent souvent les symptômes chez les patients atteints de MPOC. Contrairement à l’hiver, où la toux et les expectorations prédominent, l’été se caractérise par une fatigue accrue et une dyspnée plus prononcée. En cause : l’air humide est plus dense et contient davantage de vapeur d’eau, ce qui complique la respiration.
Une étude réalisée en 2023 auprès de 36 patients a révélé une corrélation significative entre la température, l’humidité et l’aggravation des symptômes de la MPOC, soulignant l’effet néfaste d’une humidité élevée.
Pourquoi la chaleur aggrave-t-elle la respiration?
La montée des températures oblige le corps à fournir un effort plus important pour se refroidir, ce qui sollicite davantage les poumons et le cœur. Lorsque l’air chaud est inhalé, les voies respiratoires peuvent s’enflammer, rendant la respiration plus laborieuse.
Par ailleurs, la chaleur favorise la déshydratation, épaississant le mucus et obstruant les voies respiratoires. De plus, de nombreux patients MPOC souffrent également d’asthme, une affection exacerbée par l’augmentation des allergènes dans l’air.
« Avec la hausse des températures, le pollen augmente aussi, ce qui complique la respiration des patients MPOC », explique Norman Edelman, pneumologue à l’hôpital universitaire de Stony Brook, New York.
Pollution et risques additionnels en été
Les infections comme le rhume et la grippe peuvent déclencher des poussées de MPOC, et les preuves scientifiques montrent que la pollution atmosphérique, notamment le smog, irrite les poumons.
« En été, on observe souvent une augmentation de la pollution de l’air », précise Daniel R. Ouellette, chef de pneumologie au Henry Ford Health de Detroit. « Les particules en suspension aggravent les symptômes chez les patients MPOC. »
De plus, la hausse des températures peut augmenter le risque d’insuffisance cardiaque chez ces patients. Selon Norman Edelman, « si la MPOC est sévère et s’aggrave sous l’effet de facteurs environnementaux, cela met une pression supplémentaire sur le cœur, pouvant provoquer une insuffisance cardiaque. »
Le lien entre les exacerbations de la MPOC et les complications cardiaques reste toutefois mal compris. « Certaines données suggèrent une mortalité accrue chez les patients MPOC atteints également de maladies cardiovasculaires durant les vagues de chaleur », ajoute Ouellette.
Conseils pour limiter les risques liés à la chaleur
Pour réduire l’impact de la chaleur, il est conseillé aux patients MPOC de limiter leur exposition extérieure aux heures les plus chaudes et de vérifier régulièrement l’indice de chaleur, qui prend en compte l’humidité et les niveaux d’ozone. Ils doivent également éviter les efforts physiques intenses en extérieur.
À l’intérieur, maintenir un environnement climatisé, exempt de moisissures et d’acariens, peut aider à prévenir l’aggravation des symptômes. « La climatisation évite la surchauffe et limite l’entrée des polluants extérieurs dans les poumons », explique Edelman.
Bien que les bénéfices des humidificateurs ou purificateurs d’air ne soient pas encore prouvés par des études définitives, leur utilisation peut améliorer la respiration si le patient en ressent les effets positifs. Il est toutefois important de nettoyer régulièrement ces appareils.
L’hydratation est également cruciale en période de forte chaleur, car la transpiration entraîne une perte importante de liquides.
Enfin, suivre attentivement l’évolution des symptômes respiratoires et utiliser les médicaments inhalés selon les prescriptions du pneumologue est essentiel. « Il est primordial que les patients restent en contact avec leurs professionnels de santé, surtout si des ajustements thérapeutiques sont nécessaires en fonction des saisons », conclut Ouellette.