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Un homme accusé d’avoir brûlé un Coran à Londres a vu une charge de harcèlement dirigée contre l’islam abandonnée, suscitant un débat sur la possible introduction déguisée d’une loi sur le blasphème au Royaume-Uni. Cette décision intervient 18 ans après la suppression par le Parlement britannique de la loi historique contre l’offense aux religions.
Les faits à l’origine de la polémique
Hamet Coskun, âgé de 50 ans, est accusé d’avoir incendié un exemplaire du Coran devant le consulat turc à l’ouest de Londres en février dernier. Deux jours après l’incident, le Crown Prosecution Service (CPS) l’a inculpé pour « harcèlement aggravé par des motifs raciaux » visant l’islam en tant que religion, et non des individus en particulier.
Une charge contestée pour cause de « loi sur le blasphème déguisée »
Cette inculpation a rapidement suscité des inquiétudes, notamment de la part de Robert Jenrick, secrétaire fantôme à la justice, et de la National Secular Society. Ils ont dénoncé une tentative d’instaurer une loi sur le blasphème par la « porte dérobée », alors que cette loi avait été abolie depuis longtemps au Royaume-Uni.
Jeudi, Robert Jenrick a adressé une lettre au CPS pour demander une révision de la décision. Le lendemain, le CPS a annoncé avoir procédé à un réexamen, tout en niant que ce soit en réponse à la lettre de M. Jenrick.
Modification de la formulation des charges
Hamet Coskun, originaire de Derby, reste poursuivi pour harcèlement aggravé à la suite de l’incendie d’un autre livre religieux, la Bible. Toutefois, lors de sa prochaine comparution, la formulation des accusations devrait être modifiée. Il sera désormais reproché à M. Coskun d’avoir agi « par hostilité envers les adeptes de l’islam » en tenant le Coran en feu et en proférant des insultes, plutôt que d’avoir harcelé « l’institution de l’islam » en tant que telle.
Il nie formellement toutes les accusations portées contre lui.
Réactions et position officielle
Robert Jenrick a annoncé ce changement sur le réseau social X (anciennement Twitter) en déclarant : « Le CPS a abandonné la charge relative à l’alarme causée à “l’institution religieuse de l’islam”. C’était une invention sans fondement juridique. Cependant, la décision mise à jour demeure préoccupante. Nous devons résister aux tentatives d’introduire des lois sur le blasphème par la porte dérobée. »
Selon le CPS, M. Coskun aurait causé « harcèlement, alarme ou détresse » en brandissant le Coran en feu tout en criant « f*** Islam… L’islam est une religion de terrorisme » et « Le Coran brûle », motivé par une hostilité envers les musulmans.
Un porte-parole du CPS a précisé : « Les lois sur le blasphème n’existent pas en Angleterre et au Pays de Galles. Tous nos dossiers font l’objet d’un examen continu, et nous avons identifié une erreur dans la formulation initiale des charges, qui mentionnait à tort “l’institution religieuse de l’islam”. »
La poursuite maintient cependant que M. Coskun a commis une infraction pénale.