Table of Contents
Une vague de chaleur qui s’élève du thorax vers la tête, un visage rouge tomate, des sueurs abondantes, parfois accompagnés d’une accélération du rythme cardiaque au point de frôler le malaise… La vie d’une femme ménopausée n’est pas toujours un long fleuve tranquille ! Ces symptômes sont principalement liés aux bouffées de chaleur, qui bien que brèves, peuvent être très intenses et se répéter plusieurs fois par jour, rendant leur gestion complexe.
Bouffées de chaleur : fatigue et troubles de l’humeur
« Les bouffées de chaleur peuvent survenir à toute heure, jour comme nuit, et sont favorisées par la température ambiante ainsi que le stress », explique la Dre Brigitte Raccah-Tebeka, gynécologue. Elles perturbent souvent le sommeil, ce qui induit fatigue et troubles de l’humeur durant la journée et peut, dans certains cas, conduire à un syndrome dépressif.
Ce cercle vicieux est important à interrompre rapidement. En effet, des études ont démontré que les femmes souffrant de bouffées de chaleur présentent un risque accru de maladies cardiovasculaires et d’ostéoporose.
Le rôle clé du manque d’œstrogènes
La régulation de la température corporelle, maintenue autour de 37 °C, est contrôlée par une zone spécifique du cerveau appelée l’hypothalamus. Cette zone agit en dilatant les vaisseaux sanguins sous la peau lorsque la température externe augmente, facilitant ainsi la dissipation de la chaleur.
À l’approche de la ménopause, la production d’œstrogènes diminue voire s’arrête, perturbant cet équilibre délicat. Un groupe de neurones dans l’hypothalamus, très sensible au taux d’œstrogènes, voit son activité augmenter de manière excessive lorsque ces hormones chutent.
Le rôle de l’hypothalamus dans les bouffées de chaleur
Ces neurones hyperactifs interprètent à tort les changements de température comme une surchauffe dangereuse. En réponse, ils déclenchent une dilatation excessive des vaisseaux sanguins et une activation intense des glandes sudoripares, provoquant la bouffée de chaleur.
Lorsque l’hypothalamus corrige son erreur, il cesse ces signaux, mais la sensation de froid qui suit chaque bouffée illustre la lutte de notre thermostat interne pour rétablir l’équilibre thermique.
Des solutions pour ne pas subir les bouffées de chaleur
« Traiter les bouffées de chaleur améliore non seulement la qualité de vie, mais réduit aussi le risque cardiovasculaire », souligne la Dre Raccah-Tebeka. Le traitement hormonal substitutif (THS) à base d’œstrogènes reste le moyen le plus efficace pour soulager ces symptômes.
Il existe toutefois des contre-indications, notamment en cas d’antécédents de cancer du sein ou d’accidents cardiovasculaires (infarctus, AVC). Pour les femmes ne pouvant pas recourir au THS, d’autres options sont envisageables :
- Certains antidépresseurs
- Pratiques comme l’hypnose, le yoga et, dans une moindre mesure, l’acupuncture
- Perte de poids pour les femmes en surpoids ou obèses, car la surcharge pondérale aggrave les bouffées
- Modération de la consommation d’alcool
Un nouveau traitement autorisé en France
Les avancées scientifiques ont permis la création de traitements innovants. Veoza® (fezolinetant), récemment autorisé en France, constitue une alternative sans hormones. Ce médicament cible les neurones de l’hypothalamus responsables de la régulation de la température, empêchant leur hyperactivité.
Veoza® réduit la fréquence et l’intensité des bouffées de chaleur, mais ne traite pas les autres symptômes de la ménopause. Il ne sera pas remboursé par l’Assurance maladie et est déjà commercialisé dans certains pays européens à un coût avoisinant 70-80 € par mois.
Notre experte : Dre Brigitte Raccah-Tebeka, gynécologue et endocrinologue au service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Robert-Debré (AP-HP), Paris.