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Quand viendra l’aube : le deuil et la beauté selon Dominique Fortier

by Sara
Quand viendra l'aube : le deuil et la beauté selon Dominique Fortier
Canada

« Ce ne sont pas les tragédies qui depuis toujours me fascinent, ce sont ceux qui y survivent. » Dans son livre Quand viendra l’aube, Dominique Fortier explore le thème du deuil sous un angle profondément humain et poétique, où la mort n’est pas la fin mais le début d’une nouvelle présence. L’auteure québécoise livre un récit sensible, où la beauté surgit à chaque page, fragmentée et tranchante, tandis que la voix d’une femme face à la perte de son père résonne depuis une plage du Maine.

Dominique Fortier.

Un livre sur le deuil et la présence des absents

La douleur a brisé la narratrice, tout comme son père, enfant, avait été brisé en perdant le sien. Dominique Fortier questionne cette étrange habitude de dire que l’on « perd » un être cher alors qu’il demeure, peut-être plus intensément qu’avant, à nos côtés. C’est dans cette présence fantomatique que le livre puise sa force et son mystère, évoquant ces spectres dont on ne voudrait jamais se séparer.

Récompensée par le prix Renaudot de l’essai en 2020 pour Les Villes de papier, Dominique Fortier continue d’honorer la mémoire d’Emily Dickinson, poétesse qu’elle admire profondément et qui hante aussi ce nouvel ouvrage. Dans Quand viendra l’aube, elle propose une forme d’autoconsolation, écrite « du milieu de la nuit, un faux matin », sous la lumière lunaire et le bruit lointain des vagues.

Poésie et souvenirs : la leçon ronsardienne

Le père de la narratrice était un amoureux de poésie, récitant à sa fille de grands classiques comme La Ballade des pendus de Villon et Mignonne, allons voir si la rose de Ronsard. Ce souvenir poétique hante l’auteure, qui tente de compléter le puzzle inachevé laissé par son père, évoquant ce « casse-tête » avec douceur et tendresse.

Marchant sur le rivage en compagnie de sa fille, Dominique Fortier cherche les petites merveilles qui composent la vie : un coquillage ramassé, le son de la pluie sur une fenêtre, la lumière d’une nuit d’éclipse ou encore un moineau endormi sur le sol, fragile et paisible. Une réflexion sur la fragilité et la beauté de la vie se dégage de ces instants simples et précieux.

La couleur bleue, métaphore du manque

Un des passages les plus marquants du livre est celui où l’auteure médite sur la couleur bleue. Après une évocation étymologique qui rappelle que « à celui qui se fait éblouir, tout paraît bleu », Dominique Fortier livre une phrase poignante : « Le bleu est la couleur du manque. » Ce constat symbolique ouvre une porte vers la renaissance, l’espoir que tout puisse recommencer.

Couverture du livre Quand viendra l'aube de Dominique Fortier

Quand viendra l’aube, de Dominique Fortier (Grasset, 106 pages, 16 €).

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